Qu'est-ce que la "britanité" - ou "britanitude" pour parler ségolénien - ? C'est cette question que pose aujourd'hui Le Times à ses lecteurs, suite à la décision d'Alan Johnson, secrétaire anglais à l'éducation d'ajouter des leçons d'histoire britanique au parcours de citoyenneté. Alors, oui, en bon Français condorceto-laïcardo-radical je pourrais me moquer de l'Angleterre, me venter de dire: "Ah! Ah! le modèle multiculturaliste ne marche pas, la preuve! On vous l'avait bien dit nous de l'autre côté du Chanel". Certes je pourrais le faire... Depuis les attentats du métro de Londres, perpétré par des Anglais, le royaume de Sa glorieuse majesté se pose des question quant à la soliidité du lien social national une fois les braves sujets sortis de Wembley ou de Twickenham.
Les nouvelles leçons dispensées doivent, selon A. Johnson, poser la question de l'ethnicité, de la religion et de la race, et explorer l'identité nationale britanique à travers l'étude de l'immigration, du Commonwealth, de l'Empire ou du droit des femmes. Les jacobins nostalgiques de l'école primaire de la troisième république, dont, dans une certaine manière, j'ai connu un héritage plutot bien conservé, se réjouirons de trouver enfin un peu de bon sens chez ces gens étrangent qui roulent à gauche. La mesure n'est par ailleurs, pas uniquement forte de son effet d'annonce, puisque Gordon Brown entend faire du Labor Party un "a modern patriotic party", selon ses propres termes. Mais la mesure pose pour nous des questions à portée universelle, dont les conséquences sont sans doutes amplifiées par les modèles anglo-saxons en raison de leurs structures.
Ces identités transfrontalières portées par le fait religieux nous amène aussi à poser la question de le pertinance de l'identité nationale dans un monde qui se globalise et ou l'échelle locale finit par l'emporter comme territoire de refuge identitaire. j'avoue, au risque de passer pour un traitre à la patrie après être passé pour un mécréant, que mon identité française est bien fragile, que je me sens tout autant chez moi à Paris qu'à Prague, Rome ou Istanbul et que certains coins de notre hexagone me paraissent bien exotiques. Bien entendu, la dissolution du lien national est elle aussi un phénomène global, plus ou moins marqué selon les sociétés qui l'éprouvent. Cependant, faut-il alors résister à ce phénomène sociétal ou l'accompagner en adaptant nos structures aux réalités nouvelles produites par les hommes? Bref, la construction de l'Union Européenne n'est-elle pas une priorité bien plus importante et plus adapté à ces problèmes que la marrote - il faut l'avouer aujourd'hui bien faisandée - de la "restauration" des identités nationales? Car enfin, parlons clair. Les identités nationales ne vont pas d'elles-mêmes, ce sont des créations, produit d'une culture et d'un contexte. En ce sens, elles sont révocables avec l'évolution de cette culture et de ce contexte.
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