Pergame est un des sites remarquables de l'histoire ancienne. Ville scénographiée d'abord par les rois attalides, puis capitale de la Province romaine et Proconsulaire d'Asie, l'acropole a profité de l'évergétisme impérial et particulièrement sous l'Empereur Trajan qui a repris à son compte la mise en scène de la ville hellenistique. Le temple de Trajan qui domine la vallée anatolienne est l'un des monuments des plus remarquables du site, et l'une des perles greco-romaines que conserve et protège la Turquie, laquelle est quelque part garante de notre culture commune...
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15 mai, 2007
Temple de Trajan à Pergame, Turquie, aout 2005
Pergame est un des sites remarquables de l'histoire ancienne. Ville scénographiée d'abord par les rois attalides, puis capitale de la Province romaine et Proconsulaire d'Asie, l'acropole a profité de l'évergétisme impérial et particulièrement sous l'Empereur Trajan qui a repris à son compte la mise en scène de la ville hellenistique. Le temple de Trajan qui domine la vallée anatolienne est l'un des monuments des plus remarquables du site, et l'une des perles greco-romaines que conserve et protège la Turquie, laquelle est quelque part garante de notre culture commune...
25 mars, 2007
300: quelques embruns nauséabonds sur les Thermopyles
300 retrace l'histoire de la bataille des Thermopyles où, en 480 av. J.-C., la cité de Sparte affronta dans un combat à mort l'armée du roi des rois Xerxès. 300, ce sont les trois cent spartiates qui quitèrent leur cité au côté du roi Léonidas et qui se dirigerèrent vers les Thermopyles, défilé naturel entre deux falaises, parfois étroit de 10m., protégeant les flans spartiates et obligeant les Perses à un combat en ligne, finalement réduit à un contre un, malgrè une disproportion d'hommse de 4 à 6 fois plus importante en faveur des Perses. La stratégie des Grecs et leur "profession" de soldat joua en leur faveur et leur permirent de résister jusqu'à la trahision d'un des leurs.

La fresque épique que nous propose Frank Miller est en fait une relecture de l'agogé auquel tout jeune psartiate est astreint pour prouver sa bravoure. En effet, dès l'âge de sept ans, les jeunes garçons sont envoyés hors des murs de la cité, dans la Chôra, symbolisant la barbarie, où ils sont livrés à eux-mêmes et doivent survivre par leur propre moyen. S'ils réussissent, à leur retour dans la cité, symbole de la civilisation, ils intègrent le corps civique et deviennent Spartiates. La bataille des Thermopyles n'est pas seulement un fait historique, mais c'est aussi un mythe à travers lequel la cité de Sparte revit son agogé, envoyant ses enfants au devant des Perses, affronter la barbarie, et la victoire qui doit en résulter apporte la liberté à la cité et voit triompher la civilisation.

Cette lecture, qui est sans doute celle de la bd dont le film est extrait, est cependant plus ambiguë dans le film, en raison du contexte dans lequel il est produit. Les citoyens soldats de Sparte mourrant pour la liberté de leur patrie face à une barbarie venue du Moyen-Orient, prend une conotation particulière alors que la guerre d'Irak n'en finit plus et que l'Iran - héritière de la civilisation perse... - est stigmatisée par Washington... Une cité où les armes font les hommes, et dont la sureté de la patrie dépend de leur maîtrise dissimule mal l'allégorie d'une certaine Amérique, des valeurs qu'elle se vit défendre et de son IIème amendement... La diabolisation de la Perse comme fanatique et débauchée, à vrai dire, n'est pas neuve, et c'est bien regrétable...

Inverser alorsnotre regard. On verrait des Perses venir venger leur ambassadeur massacré à Sparte par l'orgueil Léonidas, et combattre pour une juste cause. On verrait encore des Spartiates fanatiques et violents, résistant à une culture aussi puissante que brillante que représente le monde achéménide. On verrait enfin ce laboratoire des cultures, que constitue la Perse triompher d'une cité eugéniste et xénophobe... Mais une lecture de ce genre serait-elle bien raisonnable, ou, pardon, "patriotique"?
Mais attendons la critique avisée de Nij
21 mars, 2007
Etre romain en Afrique: une idée d'avenir pour l'identité?
Les épreuves écrites du Capes d'histoire-géographie, qui se sont déroulées lundi et mardi derniers, ont proposé pour la compisition d'histoire de traiter pour sujet: "Être romain en Afrique de 69 à 439". Parmi les documents accompagnant le sujet, on pouvait notamment lire un extrait de l'Apologie (159-161) d'Apulée évoquant son identité romaine et les origines de la cité de Madaure, en Afrique, dont il est l'un des magistrats.
"Quant à ma patrie, (...) elle était située sur les limites mêmes de la Numidie et de la Gétulie. J'ai déclaré en effet, dans une conférence publique que j'ai faite en présence de Lollianus Avitus (Proconsul d'Afrique), que j'étais demi-numide et demi-gétule. Mais je ne vois pas ce qu'il y a là pour moi de plus déshonorant que pour Cyrus l'Ancien d'avoir été de sang mêlé, demi mède et demi perse. Ce n'est pas au lieu de naissance, mais au caractère de chacun qu'il faut regarder. (...) Cela ne veut pas dire que je gougirais de ma patrie, même si nous étions encore la ville de Syphax. Mais après la défaite de ce prince, la faveur du peuple romain nous fit passer sous la domination du roi Massinissa; plutard notre cite fut fondée à nouveau par l'établissement de vétérans; et nous sommes maintenant une colonie florissante. Dans cette colonie, mon père a occupé le haut rang de duumvir, après avoir passé par tous les honneurs; et sa situation dans la communauté, depuis que je fais partie de la curie, je la conserve sans déchoir, aussi honoré, je l'espère, et aussi considéré".
Être fier d'être romain et de ses origines gétule et numide tout en célébrant cela en grec... voilà le mélange duquel résulte l'identité si particulière qu'est celle d'Apulée. Ecrit au IIe siècle, ce texte est pour nous d'une grande modernité et nous invite à dépasser nos identités communautaires pour n'en regarder qu'au "caractère", d'autre diront à la vertu. Le sang importe peu, le sol aussi finalement, ce qui importe ce sont les qualité individuel qui font la grandeur de celui qui les cultives. Être romain pour Apulé, c'est donc considéré une méritocratie à laquelle il me semble que nous aussi nous avons cru, loin de la discrimination positive et du communautarisme.
Et si l'identité romaine d'Apulée etait un modèle pour la notre?
Être fier d'être romain et de ses origines gétule et numide tout en célébrant cela en grec... voilà le mélange duquel résulte l'identité si particulière qu'est celle d'Apulée. Ecrit au IIe siècle, ce texte est pour nous d'une grande modernité et nous invite à dépasser nos identités communautaires pour n'en regarder qu'au "caractère", d'autre diront à la vertu. Le sang importe peu, le sol aussi finalement, ce qui importe ce sont les qualité individuel qui font la grandeur de celui qui les cultives. Être romain pour Apulé, c'est donc considéré une méritocratie à laquelle il me semble que nous aussi nous avons cru, loin de la discrimination positive et du communautarisme.
Et si l'identité romaine d'Apulée etait un modèle pour la notre?
05 février, 2007
La mosaique de Virgile à d'Hadrumète: le théatre, un art élitiste chez nos amis les Romains?

Si comédies et tragédies restent pour une minorité d’amateurs cultivés, les divertissements de masse sont pour Tertullien d’un goût très douteux. Ils expriment une « culture du pauvre » diffusée dans les cités africaines. On ne peut toutefois opposer de manière aussi tranchée en Afrique la culture romaines des élites municipales et une culture populaire basique et vidée de tout contenu intellectuel. La mosaïque du Virgile d’Hadrumète montre les passerelles entre les deux mondes. Le poète trône en chevalier vêtu d’une toge angusticlave et tenant dans les mains un volumen de l’Enéide. Il siège en majesté entre deux muses Calliope (la tragédie) et Polymnie (la pantomime). Le commanditaire obéit a deux buts explicites : exhiber une image de Virgile dans une pièce visible de ses clients et ses visiteurs affichant ainsi son statut d’homme cultivé ; perpétuer dans sa demeure le souvenir de sa culture mais aussi de sa générosité.
19 janvier, 2007
Peer polity interaction in the postmodern world?

Je veux cependant m'expliquer. Pour cela vous me permettrez une petite disgression démonstrative. En 2003, fut publié dans la très sérieuse revue oxfordienne Past and Present un article de John Ma portant sur le concept de Peer Polity Interaction à l'époque hellénistique, concept que je me suis réapproprié pour d'autres travaux, sous le nom d'interactions paritaires, mais je suis conscient que la traduction est inexacte et je vous invite à me proposer la vote. Cela dit, en 205 avant J.-C. la cité de Xanthos en Asie Mineur reçoit la visites d'ambassadeurs de la cité béotienne de Kyténion, qui au nom d'une filiation mémorielle commune avec Ilion (La Troie d'Homer) réclament aux magistrats de Xanthos une assistance financière pour reconstruire les murs de leur cité détruits suite à un tremblement de terre. Les magistrats de Xanthos se dérobent offrant un banquet aux ambassadeurs de Kyténion au nom de cette filliation commune. Cependant, quelques années plus tard, alors que la cité est ménacée par les vues du roi Antiochos III, Xanthos se sert de sa filliation avec Ilion pour demander à Rome son soutien contre l'ambitieux souverain, Rome étant selon la légende elle aussi héritière de la mythique Ilion... Comment est ce que Xanthos s'y prend pour assumer sa mémoire troienne? Tout simplement en promulgant des décrets en faveur des citoyens d'Ilion et en gravant dans la pierre cette mémoire commune qui de fait rend solidaires ceux qui y adhèrent: Xanthos, Kyténion, Ilion, Rome et bien d'autres...
Vous voyez sans doute ou je veux en venir... en fixant les normes de la mémoire des "justes" Lucien Lazare et derrière lui Israël dont il est l'ambassadeur intellectuel revendiqué créént des solidarités politiques internationales confortant de fait la position géopolitique de l'état hébreu en rendant d'autres états solidaires à lui par le partage d'une mémoire commune. Loin de moi l'idée du complot ou de la manipulation du fantasme de Sion. Je pense seulement qu'il faut aussi voir cela dans la cérémonie d'hier apres-midi.
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