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06 mai, 2007

Sarkozy président: la gauche doit maintenant faire un choix


Alors voilà, c'est fait, Nicolas Sarkozy est élu président de la République avec 53% des voix. On pourra dire que c'est de la faute au méchant Bayrou qui n'a pas appelé a voter explicitement pour Ségolène Royal, des militants du PS qui ont investi Ségolène Royal, ou de celle-ci pour toutes les bourdes faites... Bref, toutes les excuses sont bonnes... Il n'en est pas moins que la chose est faite, que le PS n'a pas su mobiliser autour d'un projet, ou d'avoir un projet, ayant déja presque réuni au premier tour l'ensemble des voix de gauche. L'adversaire aujourd'hui ce n'est pas un homme mais une vision du monde, une culture, des choix de société que nous refusons, contre lesquels il nous faut lutter et imposer nos valeurs et nos choix. La question est donc de savoir comment le PS va enfin entreprendre sa réforme politique et affirmer ouvertement un choix pour la social-démocratie, c'est à dire travailler à ce projet de société avec François Bayrou et tout ceux qui ont voté pour lui au premier tour.

"Quelque chose s'est levé qui ne s'arrêtera pas" dit-elle. Je l'espère, et j'espère aussi que nous parlons tous de la même chose. Il faut aujourd'hui un véritable projet de société pour l'opposition. La démocratie participative, le dialogue, la compassion ne suffisent pas, il y a une vision du monde à contruire, à recontruire. La "renovation de la gauche et les nouvelles convergences au-delà de ses frontières actuelles", voilà peut êtreune leçon qui a été tirée et un appel évident au Mouvement démocrate de François Bayrou. La confiance et l'enthousiasme qu'elle me demande de garder ne sera, de toute façon, qu'à ce prix là. J'ose croire que la rupture avec la gauche nécrosée ne se fera pas attendre pour cela. Non Bertrand Delanoë ce n'est pas l'espérance qui est né autour de Ségolène Royal, mais bien la résignation, le choix du moins pire. Dominique Strauss-Kahn a raison, c'est au premier tour que la gauche a perdu les élections, le PS n'a pas su faire la rénovation social-démocrate attendue. Celà fait trois fois de suite, je veux dire que dans 5 ans, une personne de 17 ans, n'aura connu qu'un Président de droite.

Pour ceux qui en doutaient, la Marseillaise qui vient de précéder le discours de Nicolas Sarkozy témoigne concrètement que ces électeurs sont des personnes de conviction, qui croient en lui, qui adhèrent profondément à ses idées et qui partagent sa vision du monde. C'est pour celà aussi que Sarkozy a gagné. Je ne partage pas aujourd'hui sa fierté d'être Français, pour moi la patrie est un horizon dépassé. Non cette victoire n'est pas celle des valeurs qui nous rassemblent puisque nos valeurs ne sont pas les votre. Je refuse la nation et l'identité nationale. Cela n'est pas un changement, mais une réaction. Le vrai changement c'est l'identité européenne. Je vous rend votre appel de m'unir à vous pour le changement que vous nous proposez. Vous dénonczr la concurrence des mémoires non pas au profit de l'histoire mais au profit d'une mémoire choisie lorsque vous en appelez à l'amitié avec les Etats-Unis en raison des souffrances partagées dans le passé. Vous voulez une Union mediterranéenne comme dans les années 1950, les Etats-Unis voulaient une Union européenne. Ce n'est pas cela le co-développement. Moi je veux une union Euro-méditerranéenne car c'est cela notre culture. Vous parlez au monde au nom de la France, mais comment parler à "l'Humlanité" en faisant de l'identité nationale celle qui est pour vous la base de l'individu? La Marseillaise est bien belle chantée en choeur, mais mon hymne est un texte de Schiller sur une musique de Beethoven. C'est celà aussi notre différence de valeurs. François Fillon voit comme un symbole la fête de ce soir place de la Concorde, faisant directement référence à la Révolution française. Mais de quel symbole parle-t-il? Su la place de la Concorde, je veux dire sur la place de la Révolution était installé la guillotine. Couper dans le vif, est-ce cela le changement dont nous parle Sarkozy? Quelles têtes veut-il faire tomber?

Victoire de l'infrapolitique en Turquie: un exemple à suivre


Je viens de lire dans le New-York Times la bonne nouvelle d'Ankara: le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, soutenu par le gouvernement et la majorité islamiste modérée du Parlement vient de retirer sa candidature à la présidence de la République sur la pression des Stanbouliotes et des partis laïcs et démocratiques. Voici donc une nouvelle victoire de l'infrapolitique en Europe. Infrapolitique? Oui, oui, j'assume le barbarisme. On appelle infrajudicaires les pratiques qui permettent de régler un conflit sans avoir besoin de médiation judiciaire, ce qui peut aller de la vendetta au compromis financier. Alors, j'appelle ici infrapolitique, les pratiques qui permettent la régulation d'un conflit sans avoir besoin de passer par le rapport de force électoral ou physique. L'infrapolitique est, me semble t'il, l'une des marques de la modernité politique.

Il y a peu, l'Ukraine et la Géorgie avaient déja renversé des leur président par une simple désobaissance civique. En remontant un peu plus loin la révolution tchécoslovaque du "Printemps de velours" avait marqué les commentateurs et était non sans rappeler le printemps de Prague de 1968, lequel avait toutefois été un échec, comme avant lui la révolte de Budapest en 1956. Il semble alors que nos régimes ont acquis une certaine maturité dans ce domaine, qui implique la prise de conscience d'un peuple qu'il est seul à disposer de sa liberté et des gourvernements d'une certaine responsabilité civique qui fait laisser les chars dans les casernes et les armes dans leurs placards. Pour en revenir à la Turquie, tout a commencé par un boycott de l'élection présidentielle (le président turc est élu par le parlement) par les partis d'opposition à l'AKP, puis la descente dans les rues d'Istanbul d'1,2 million de personnes, la Cour Suprême saisie de l'affaire et l'annulation par elle du procession électoral pour convoquer des législatives anticipées. L'amrée qui s'était "émue" a été renvoyé chez elle par les parti laïcs et aujourd'hui enfin, Erdogan et l'AKP font marche arrière.

Je sais que je ne fais pas l'unanimité sur la Turquie et que ma turquophilie ne me rend pas crédible aux yeux de beaucoup, mais je trouve exemplaire la façon dont les Turcs viennent de gérer leur crise politique depuis deux semaines. Il semble que non seulement nous sommes sorti d'une période ou l'armée devait intervenir pour rétablir la démocratie, mais aussi que nous sommes entré dans une démocratie moderne, dans laquelle l'infrapolitique joue un rôle de premier plan, ce qui donc suppose la politisation des citoyens et la prise de conscience par le gouvernement de sa responsabilité. Alors que l'on craint, en France, des émeutes pour ce soir ou pour les jours à venir, arrêtons d'être orgueilleux et regardons ce que vient de faire la Turquie. Que ceux qui protestent le fassent avec la même intelligence, et que ceux qui gouvernement prennent conscience que, comme le dit avec raison le candidat Sarkozy, "l'élection ne lave pas", c'est à dire qu'elle ne permet pas tout, et en premier lieu de rendre des comptes.

"a voté..." ou a choisi son adversaire?

Ca y est, j'ai voté. J'ai quitté le barbecue dominical pour rentrer à Paris en début d'après-midi et glisser le bulletin dans l'urne intallé dans la petite école primaire de la rue Saint Jacques, à l'irrésistible charme tertio-républicain. J'ai donc voté pour Ségolène Royal, sachant que quoiqu'il arrive je ne sauterai pas au plafond ce soir, et que mon arrondissement votera majoritairement pour Sarkozy. Mais bon, si j'en crois les résultat officiel, on a quand même une petite chance pour les législatives, puisque tout laisse envisager des triangulaire UMP-UDF-PS et qu'avec un peu de chance, les responsable UDF et PS sauront faire ce qu'une grande partie de leuyr sympathisants souhaite, c'est à dire un accord électoral. Reste bien entendu les irrécupérables- je parle des arrondissements... on pourrait confondre... - à savoir le VIIème qui dès le premier tour à donné 56% de ses voix à Sarkozy et le XVIème et ses quelques 64% accordés au candidat de l'UMP...

Bref je suis allé voter en même temps que Jean-Luc Lemoine, je sais on s'en fout, mais putain qu'est-ce qu'il est grand... J'ai voté et je ne serai pas content, car si par extraordinnaire Ségolène l'emporte, je ne suis pas tres optimiste sur la capacité qu'à le PS à gouverner avec l'UDF, vers lequel bon nombre de ses électeurs ont voulu attiré son regard au premier tour. Je ne suis pas d'accord pour institutionaliser une démocratie d'opinion, ni pour une politique du sensible et de la compassion et une société qui ne bougera pas, parce que le PS, tel qu'il est aujourd'hui, ne peut pas la réformer. Je ne suis pas optimiste, parce que si Sarkozy passe, il y aura sans doute quelques "émotions", qui sait, peut être des révoltes dans les mois à venir, ou une grêve générale comme semble le désirer Michel Kaplan... Bref, les choses ne vont pas s'arrêter là. Je pense aussi à ce sentiment de tournant culturel que j'essaie de décrire bien maladroitement depuis quelques temps, qui pour moi est historiquement au moins aussi important que 1981, et qui me fait peur, qui nous entraine dans une société vers laquelle nous ne voulons pas aller.


L'élection de Nicolas Sarkozy, ce soir, aura peut-être l'effet positif de créer une rupture culturelle salvatrice, un affrontement intellectuel enfin et une vraie contetation qui ne soit pas uniquement dirigée pour la conservation d'un statut privilégié attribué à tel ou tel corps, mais pour une vision du monde, une question de valeurs, d'idées et non d'opinions, un horizon d'attente autre que la gestion pragmatique de nos vies au jour le jour, la possibilité révélée, enfin, de transcender nos considérations temporelles. Si Sarkozy l'emporte, je ne serai pas en résistance contre lui pour conserver ce qui est aujourd'hui, mais en confrotation, dès que cela sera nécessaire pour défendre le monde que j'éprouve comme étant juste. Finalement aujourd'hui, certains d'entre nous n'ont fait que choisir leur adversaire. J'en fait parti. J'ai choisi Ségolène Royal.

05 mai, 2007

Musicagenade: pour ces valeurs


O Freunde, nicht diese Töne!
Sondern laßt uns angenehmere
anstimmen und freudenvollere.
Freude!
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!
Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Brüder,
(original de Schiller :
Was der Mode Schwert geteilt;
Bettler werden Fürstenbrüder,)
Wo dein sanfter Flügel weilt.
Wem der große Wurf gelungen,
Eines Freundes Freund zu sein;
Wer ein holdes Weib errungen,
Mische seinen Jubel ein!
Ja, wer auch nur eine Seele
Sein nennt auf dem Erdenrund!
Und wer's nie gekonnt, der stehle
Weinend sich aus diesem Bund!
Freude trinken alle Wesen
An den Brüsten der Natur;
Alle Guten, alle Bösen
Folgen ihrer Rosenspur.
Küsse gab sie uns und Reben,
Einen Freund, geprüft im Tod;
Wollust ward dem Wurm gegeben,
und der Cherub steht vor Gott.
Froh, wie seine Sonnen fliegen
Durch des Himmels prächt'gen Plan,
Laufet, Brüder, eure Bahn,
Freudig, wie ein Held zum Siegen.
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!
Brüder, über'm Sternenzelt
Muß ein lieber Vater wohnen.
Ihr stürzt nieder, Millionen?
Ahnest du den Schöpfer, Welt?
Such' ihn über'm Sternenzelt!
Über Sternen muß er wohnen.
La section finale répète :
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium/
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!

04 mai, 2007

Demain Sarkozy, et après?

Les sondages publiés aujourd'hui sont assez explicites, avec parfois 9 points d'écart, il y a fort à parier que dimanche, Nicolas Sarkozy sera élu président de la République. Bien entendu rien est fait comme il est convenu de dire, la mobilisation générale dans laquelle Ségolène Royal met ses derniers espoirs arrivera peut être. Je l'espère. J'ai échangé quelques mesages aujourd'hui avec un ami de lycée, qui m'a dit "tout sauf Ségo", que je me faisais "toute une montagne de ce minus" (Sarkozy), et que peu de choses avaient finalement changer depuis cinq ans. Il faut pour moi reconnaitre à Jacques Chirac d'avoir toujours tout fait pour brider Sarkozy, de ne lui pas avoir laissé les mains libres. Mais pourtant, quoi que mon ami on pense, beaucoup de choses ont changé depuis cinq ans.

Une société ou il est devenu plus respectable d'entrer dans la police que d'entrer dans l'éducation me pose problème. Lorsque quelqu'un intègre la police vous entendez souvent: "ah c'est bien il s'en est sorti". Lorsqu'une autre personne devient professeur c'est souvent sousentendu parce qu'il n'a rien pu faire d'autre. Devenir policier c'est avoir des couilles (je parle aussi pour les policières), symboliser l'autorité et les valeurs viriles de retours en force aujourd'hui. Devenir prof c'est être planqué, laxiste et, comble de la perversion avoir, un certain penchant les idées et les mots. G. Mosse écrivait que la virilité c'est la violence admise et banalisée. Je décris celà sans ironie, car je sais que beaucoup seront d'accord avec ça, non pas pour le dénoncer, mais pour l'approuver. Une société ou la sécurité devient plus importante que la conservation des libertés me pose problème. Sarkozy ne crois pas à la liberté, il ne croit pas au libre-arbitre, il croit aux gènes...

Pourtant les électeurs de Sarkozy sont des gens ordinnaires, comme ses adversaire. Nous les croisons dans la rue, ils sont parfois nos amis de lycée, nos amants, nos maitresses, parfois les personnes avec qui nous partageons notre vie. Et pourtant ils ont fait le choix pour nous inacceptable de voter pour Nicolas Sarkozy, ils ont fait le choix d'une société qui n'est pas celle que nous voulons, et avec laquelle nous sommes prêt à rompre. Mais y sommes nous prêts? Que feront nous demain lorsqu'il sera investi? Allons nous entrer dans le rang? désobéir? nous exiler? Oui, nous exiler? Cette élection est pour moi, et pour d'autre je pense, un choix culturel peut être plus importnat encore que 1981. Alors, demain Sarkozy, et après?

03 mai, 2007

Pas si Royal que ça....


Le débat d'hier n'avait pour moi qu'un un but, savoir si je voterai blanc ou pour Ségolène Royal. Intellectuellement, on est bien loi d'un débat entre Giscard et Mitterrand ou Mitterrand et Chirac, mais ça on commence à en avoir l'habitude. Ségolène Royal ne s'est pas faite dévorer comme on pouvait le craindre. Thé, tablette de Crunch, c'est parti pour le débat. Tout se passe bien, Royal ne dit pas trop de connerie mise à part une vague proposition démagogique qui viserait à raccompagner les femmes fonctionnaires, la nuit, après leur service... Ridicule. Au milieu d'un certains vide, quelques propositions interessantes, une colère finte mais opportune, tout se passe bien elle a tenu. Les deux candidats ont trois minutes chacun pour conclure, et là, elle n'a pas pu s'en empecher... Voilà qu'elle regarde la caméra avec un sourire forcé et des propos hors-de-propos: la femme, les enfants, la famille, Angela... Navrant... Ses expériences personelles prennent le pas sur les valeurs de la République, sur celles de son programme.

Je relève une mesure interessante, qui serait de rétablir pour la rentrée 2007, tous les postes à l'éducation nationale supprimés depuis 2002. Mitterrand avait titularisé les vacataires, rien de neuf donc, mais une mesure qui me semble nécessaire. En matière d'éducation cependant, les bonnes intentions semblent difficiles à tenir. Augmenter le nombre de professeurs pour finir avec des classes de 17 élèves, bien que j'ai cru comprendre que les classes de 30 obtenaient généralement les meilleurs résultats dans le secondaire, celà pose tout concrètement un problème de place, de salle pour absorber la multiplication des classes, hors nous savons que les colleges et lycées sont souvent pleins comme des oeufs. Il faudrait donc en construire de nouveaux... Et les fonds dans tout ça?

Je crois sincèrement qu'hier Sarkozy a été meilleur que Royal, mais meilleur ne signifie pas juste. Je pense que pour quelques mesures et surtout la réforme des institutions et l'accent mis sur la recherche fondamentale, je voterai pour Ségolène Royal dimanche prochain. Elle propose de reprendre les choses en mains, et je suis de ceux qui pense que la cinquième République a fait son temps... Après ils faudra se mettre d'accord sur les principes d'une sixième, et ça ce n'est pas gagné. Pour ceux qui croient encore que la Quatrième République fut un échec, sachez que l'historiographie actuelle est en train de revaloriser considérablement son image. Elle a permis la sortie de la guerre, a accompagné la reprise économique, a enfin lancé la construction européenne, a commencé la décolonisation, pour une République que les ignards disent "inerte"...

Bon finalement je n'avais plus assez de Crunch pour Docteur House...

Tiens, je viens d'entrendre sur Europe 1 que Bayrou ne votera pas pour Sarkozy...

01 mai, 2007

Dans tout son art, Michel Kaplan invite à voter pour Ségolène Royal

Et dire que je suis passé à côté de ça. Comme vous l'avez vu dans les commentaires de mon dernier billet, un internaute bienveillant nous a invité à regarder cette petite vidéo d'une intervention de Michel Kaplan le Grand - professeur d'histoire byzantine à Paris I, et ancien président de cette Maison - exposant les raisons pour lesquelles il votera pour Ségolène Royal.


Tout étudiant qui a eu Michel Kaplan comme professeur ne peut garder de lui qu'une image assez complexe, celle d'un chercheur formidable qui joue les acariâtes et les ours mal-léchés très exigeants, qui se fait plaisir à faire des cours sur le vin à Byzance, à comparer Grégoire Pakourinos à l'abbé Pierre quelques heures après sa mort, à taper sur Sarko et à torturer ses étudiants par des cours aussi passionnants qu'imprenables en note. Mais je crois qui quiconque a eu Michel Kaplan comme professeur, n'a pu qu'en devenir meilleur. Et je sais de quoi je parle... il a osé me mettre un 3,5... Sans rancune aucune, j'ai écouté tout celà avec un grand intérêt, et il fait parti de ceux qui on marqué quelques point pour me faire voter Royal plutot que blanc.

29 avril, 2007

Les amitiés locales: un pari démocratique inabouti

Le Café géo propose cette semaine une analyse des résultats du premier tour de l'élection présidentielle à travers le regard du “friends and neighbours effect, c’est-à-dire du lien entre l’origine géographique d’un candidat et du vote en sa faveur", s'appuyant sur les travaux de Siegfried, devenus classiques pour les sciences humaines. Je vous laisse découvrir l'article passionant.


La sociologie siegfriedienne pose alors la question du vote de conviction, ou de la part de conviction dans le vote à l'échelle nationale. De multiples critères doivent être pris en considération avant le facteur idéologique qui peuvent aller de la structure de l'habitat de l'électeur à son sexe, en passant par son travail, sa mobilité ou son héritage culturel particulier. Pierre Barral à même proposé une typologie de régions politiques à partir des facteurs siegfriediens. Le vote serait alors affaire de fidélité, de rapport anthropologique plus que de convictions politiques profondes. Sans pousser à la caricature du canton de Saint-Fulgent transformé en véritable fief par Philippe de Villiers, c'est à mon avis l'un des grand apport de l'antrhopologie que de montrer que la politique est aussi affaire de relations affective, de rapport de soumission à protection ou de don et de contre-don cognitifs. Bref, en même temps, je me pense pas que l'on puisse cela à réduire les débats d'idées à une vasque mascarade. Cette analyse, à mon sens..., nous rappelle juste que la démocratie etla politisation qu'elle induit, n'est pas un du mais un pari qui n'est pas encore tout à fait réussi.

La chair est faible à l'UDF

J'apprends ce matin qu'Hervé Morin, président du groupe UDF à l'Assemblée Nationale et fidèle de François Bayrou, votera le 6 mai prochain pour Nicolas Sarkozy, en raison de l'interêt supérieur du pays et de l'incompétence de Ségolène Royal. A l'UDF, la chair est faible et l'entreprise de séduction menée dès les résultats du premier tour par Gilles de Robien semble payante au sein de ses rangs, soucieux que les députés UDF sont etes retrouver leurs sièges à l'Assemblée Nationale le mois prochain. Le sentiment d'incompétence que peut susciter Ségolène Royal, légitime au regard de sa campagne et de ses expériences ministérielles, pèse lourd sur les épaules de la candidate socialiste. Ce sentiment a déja fait voter beaucoup d'hommes de gauche pour le projet de François Bayrou dans lequel nous nous reconnaissions bien mieux, et aujourd'hui, il rend fébriles certains députés UDF à faire le grand pas, celui que pourtant nous attendions. Les militants socialistes, certains de ses illustres et antiques dirigeants travaillant contre le rapprochement entre le PS et l'UDF sont responsables de cela.

Bien entendu la décision d'Hervé Morin ne me convient pas, je la trouve navrante, même si j'entends tout à fait son procès en incompétence. Mais après la campagne menée par François Bayrou, après la ligne de conduite qu'il a pris depuis trois ans, peut-on sérieusement voter aujourd'hui pour Nicolas Sarkozy sans faire naître chez ceux qui ont fait confience au projet de l'UDF un sentiment de déception, si ce n'est d'afflixion? Nous avons eu le courage d'exercer notre esprit critique, de voter pour un projet et de nous séparer de notre famille politique d'origine, vous vous devez à présent de nous respecter, car c'est nous qui avons "fait surgir d'un coup la troisème force politique française, la seule force nouvelle de notre pays". Nous ne voulons pas de Nicolas Sarkozy, de sa France de demain et de sa vision du monde. Si vous faite un procès d'incompétence à Ségolène Royal je le fais aussi, mais quel procès je ne fais pas encore à Nicolas Sarkozy...

Rappelez vous les mots de Bayrou: "Nicolas Sarkozy va aggraver les problèmes de la démocratie et la fracture du tissu social" et "par sa proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu’il a choisis d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantage au plus riche." Est-ce cela que veulent les démocrates-sociaux? Jaques Delors vous demande aujourd'hui de considérer la candidature de Ségolène Royal après que Michel Rocard et Bernard Kouchner l'aient fait. Ces hommes n'ont ils pas fait preuve de leur éthique, n'est-ce pas en ces hommes là que vous devez faire confiance? François Bayrou ne donnera pas de consigne de vote, peut être dire t'il pour qui lui même votera. J'espère qu'il ira au bout de sa démarche sans quoi tout cela n'aura servi à rien, car voter pour Nicolas Sarkozy aujourd'hui, c'est revenir cinq ans en arrière, et c'est dire que renier tout ce qui s'est passé dans cette campagne.

28 avril, 2007

Le débat Royal - Bayrou: un moment de modernisation de la vie politique


"Un moment de modernisation de la vie politique" c'est ainsi que Ségolène a qualifié "ce dialogue en toute liberté et en toute intelligence" - plus que son débat - avec François Bayrou, à son issue. Le débat a donc eu lieu malgré les pressions exercées par l'UMP et malgré l'avis des dinos conservateurs du P.S., qui ont tenté de s'y opposer. Bref il a eu lieu et c'est une bonne chose. Aurait-on voulu empecher deux personnes de discuter? Nous sommes tous encore libres de le faire et Ségolène Royal et François Bayrou comme tout autre individu. Une ségolène Royal détendue et un François Bayrou relaxé et plein d'humour, ça change, et les résultats sont là. Tout c'est bien passé et l'ensemble m'a semblé constructif. Une discussion politique est donc possible sans basses attaques et sans hypochrisie. Une référence pour celui qui viendra le 2 mai entre Royal et Sarkozy. En celà peut-être, ce débat est effectivement et déja un pas vers la modernité. Il ouvre du moins la porte des possibles, celle d'une véritable sociale-démocratie française.

Ce débat je l'attendais, et il ne m'a pas déçu. Les deux sont donc en grande partie sur la même longueur d'onde, ils ont une même vision du monde. Une nouvelle république, une dose de proportionnelle, des valeurs humanistes et une même considération de l'homme, d'est déjà ça. Puisque Ségolène nous en laisse juge, oui je pense qu'il y a plus de points de convergence que de divergence entre les deux candidats. La question est donc de savoir si les choses iront à leur terme. Emmanuelli relance ses humeurs séparatistes en proposant un grand parti de la gauche anti-lébérale. Cette gauche conservatrice est un poids mort pour les éléments modernes du P.S. S'il ne tombe pas de lui-même, il faudra s'en débarasser. Tout cela devra se faire après l'élection, et après l'élection seulement, tout comme François Bayrou devra se séparer des conservateurs à sa droite. Mais il semble que ceux-là partent tous seuls. Bon débaras.

François Bayrou ne donnera pas de consigne de vote, il s'y refuse et admet la liberté de ses électeurs. Sans doute dira-t-il, pour qui il votera - du moins l'a-t-il laissé entendre - ce qui est tout autre chose. Cependant, nous n'étions pas là devant une présidente et son Premier Ministre. François Bayrou ne semble pas parti pour accepter un ministère, ni même pour en réclamer un pour lui. Il se consacrera entièrement à la construction du Parti Démocrate qu'il va succéder à l'UDF. Reste cependant derrière tout cela la question des législatives prochaines. Les socialistes rendront-ils à Bayrou son soutien là ou les candidats du Parti Démocrates arriveront dans des triangulaires devant les candidats P.S.. Il est évident que c'est sur ce point que se diviseront les modernes et les conservateurs du P.S. Une bonne purge politique ne peut pas faire de mal.

Ségolène Royal - François Bayrou: le debat








Mon commentaire bientot

27 avril, 2007

L'élection ne lave pas!

Un faux-filet de viande de Salers dans l’assiette, des pâtes fraîches en attente et un bon morceau de Cantal à venir… voilà Nicolas Sarkozy à la télé. Comme toujours à l’aise, facile, il se fait un peu chahuter, mais rien de bien méchant. Trop de députés, trop de syndicats, autant supprimer tout ça, c’est du moins ce que j’ai compris, mais bon j’avoue n’avoir écouté que d’une oreille. Le dialogue social ? Bien entendu, discutez et soyez d’accord avec moi à la fin, ou sinon tant pis. Arrivé au Birlou (cherchez pas vous ne trouverez pas… ), voilà le morceau de choix. Le candidat nous parle de « l’identité nationale française ». Enfin, je crois. Clandestin, regroupement familial, dealers en bas des immeubles, l’amalgamme est là, il ne s’est pas fait attendre, et il n’a même pas cherché à surprendre. Politique étrangère enfin: non à la Turquie à l’entrée dans l'Union Européenne - je rappelle qu'elle est déja en Europe, ne confondons pas tout - , les Etats-Unis sont nos amis et « ce que Monsieur Poutine a réalisé en Russie ce n’est pas rien » : charmant. Circonstance éternuente, un ancien directeur du KGB doit sembler bien sexy aux yeux d’un ancien ministre l’intérieur. Poutine en exemple, alors la France dans cinq sera-t-elle comme la Russie d’aujourd’hui ?

Enfin une phrase que j'approuve, « l’élection ne lave pas ». Un élu doit donc rendre des comptes, je promets de m’en souvenir et de vous en demander lorsqu’il le faudra. L’élection ne vous empêchera pas de rendre des comptes et à nous de vous en demander. Il ne servira à rien de dire que vous avez êtes élu, et de monter une France contre une autre. Quoique vous fassiez, vous devrez rendre des comptes, c’est vous qui l’avez dit et c’est nous qui vous le rappelerons. Mais certes, vous pouvez penser que ce sont là les mots d’une « bonne conscience de gauche qui parle de grands principes mais ne connaît rien à la réalité ». Un coup de réalité dans la tronche, ça fait mal. Vous verrez.

22 avril, 2007

Pour le second tour de l'élection présidentielle, Ségolène, il faudra venir chercher ma voix


On croit un peu trop vite que les hommes de gauche qui ont soutenu le projet politique de François Bayrou se rallierons sans broncher à Ségolène Royal, après s'être fait plaisir, pour voter contre Nicolas Sarkozy... Si les socialistes continuent à penser comme cela, c'est qu'ils n'ont vraiment rien compris à notre vote... Au second tour, mon suffrage ne sera pas du à Ségolène Royal. Si elle le veut, il faudra qu'elle vienne le chercher.

Je ne voterai pas utile, voilà un petit moment que je me positionne contre un tel comportement politique, et même si la vision de la société que propose Sarkozy m'est assez détestable, et, à vrai dire, me fait craindre beaucoup de choses en termes de liberté, et surtout un virage culturel comparale à celui que là France a connu en 1981, je ne voterai pas CONTRE lui, mais POUR un projet. Et J'attend toujours le projet de Ségolène Royal... La déclaration qu'elle a commis ce soir n'a rien pour me rassurer. Si elle ne décide pas à son tour de reprendre à son compte l'essentiel du projet de François Bayrou, elle n'aura pas mon vote, car sans cela, elle n'a pas de programme et aucune vision politique autre que cette détestable démocratie participative. Ségolène Royal, c'est un conservatisme moral reposant sur des valeurs morales désuettes. Et je dis, et écris cela depuis qu'elle fut ministre de la famille. Je ne choisirai pas le pragmatisme. Comme le dit Sarkozy, ce sont bien "deux visions de la société" et "deux façons de faire de la politique" qui s'opposent.

Des attitudes de certains socialistes, de certains membres de l'UDF, de François Bayrou aussi, me laissent toutefois espérer. J'espère que ce qui est possible deviendra réel. Beaucoup de choses dépendront de ce qu'elle dira, des positions qu'elle prendra, et de la confiance qu'elle m'inspirera. Elle appelle au rassemblement à son pacte présidentiel, mais en quoi serait-ce légitime, si, sur des raisons de principe, j'ai refuser de voter pour elle au premier tout? Cela voudrait dire que mon vote aujourd'hui ne vaut rien, et mes principes sont creux. Aujourd'hui elle n'a rien dit qui ne soit pour le mieux inutile. Ses positions sont de valider la majorité de ce que l'on pense, et elle ne m'inspire aucune confiance. Les socialistes n'ont pas connu de victoire ce soir, parce qu'il ont perdu des voix, lesquelles ont réfuté leur projet et ce sont investies dans un autre. Je ne reviendrai pas soutenir le parti socialiste parce que ce serait normal. Il faudra que celui-ci m'en donne envie, il faudra qu'il vienne me chercher, et j'ai cru comprendre que nous étions quelques-uns dans ce cas là.

Tout ça pour ça?

Les résultats sont donc tombés, et on peut se dire: "alors, tout ça pour ça?"... Peut être oui, tout ça pour ça. Un participationd de 82% des inscrits, un Front National à 11%, et une vraie majorité socio-démocrate qui renaît... oui c'est déjà ça. "Pivot du second tour" pour Kouchner, François Bayrou est passé de 7% en 2002 à 18% aujourd'hui. Plus de 50% des électeurs de François Bayrou, sont des électeurs de gauche, ou plutot, plus de 50% des électeurs de François Bayrou n'ont pas voté pour Ségolène Royal... La gauche est là aussi. Sans Bayrou, Ségolène Royal ne sera pas présidente. Il serait temps que le P.S. entende les voix de Michel Rocard et de Bernard Kouchner.

Il nous reste alors à savoir quelle société nous voulons maintenant. Avec 30% des suffrages obtenus, Nicolas Sarkozy est plus que jamais favori de cette élection. Le discours aux accents humanistes qu'il vient de prononcé il y à quelques minutes est une main tendue vers les électeurs dit "de droite" de François Bayrou, qu'il n'a pas réussi à convaincre. Objectivement, les programme de Ségolène Royal et celui de Bayrou sont les plus proches. Mais à entendre le verbeux Montebourg, le rapprochement est bien loin d'être fait.

Nicolas Sarkozy c'est une évolution que nous ne voulons pas. Ségolène Royal et la démocratie participative c'est un immobilisme que je réfute tout autant, et qui est peut-être, pour la République, aussi dangereux. Je pense que François Bayrou a fait un pas en avant vers un vrai projet et une vraie modernité. Reste à savoir qui sera capable de le suivre. Les Verts et le Parti Communiste disparaissent du paysage politique, l'extrême gauche ne veut pas gouverner, alors que les socialistes soient réalistes et que de nouveau ils soient convaincus de l'impossible, je veux dire d'une alliance avec les "hommes de progrès" que nous sommes.

19 avril, 2007

Les hommes de progrès: d'une campagne à l'autre


Cette année a été donné à l'agrégation d'histoire, un sujet sur "les hommes de progrès dans les campagnes européennes de 1830 à1914". Cette notion de progrès est terriblement ambiguë, il est économique dans la modernisation des campagne, social, dans l'intégration des campanges aux nations en formation et politique, dans l'établissement du suffrage universel... Or les hommes de progrès sont parfois aussi les hommes de l'archaïsme, le progrès n'est plus alors cette idée condorcetienne d'une amélioration de l'esprit humain, ni cette idée hegelienne de la fin de l'histoire reconcilliant l'idéal et le réel, mais un simple levier de pouvoir, de domination sur les hommes adapté à un temps nouveau, tel que le comprennent bien le Don Calogero et le Tancredo du Gattopardo de Visconti


Nous nous interrogeons peu dans notre campagne, électorale celle-là, sur ce progrès. La sentiment de la fin de l'histoire domine depuis la fin des débats idéologiques, et depuis 2001, le monde est plutot sur la défensive, le progrès est devenu une idée vieille, remplacé par la préservation de l'acquis. Le progrès condorcetien de l'esprit humain a-t)il d'ailleurs un avenir, si ce n'est un présent? Nous l'avons cru. Il faut le croire encore.


C'est pour cela que je vote pour François Bayrou. Parcequ'il met l'éducation au centre de son ambition, et parceque les gouvernement ont une véritable marge de manoeuvre sur ce domaine, et qu'il ne sert à rien de placer la responsabilité d'un echec entre les mains de l'Europe. Je vote aussi Bayrou par ce qu'il à un programme volontaire pour la recherche, vecteur s'il en est de tout progrès quelque soit la science en question. Parce qu'il propose un budget pour, ainsi que des marches de liberté, et une volonter d'assouplir ses modalités. Je vote aussi pour Bayrou parce que l'Europe est fondamentalement un progrès politique, et que je préfère la pire des Europes à la meilleure des France, et que François Bayrou est celui qui me propose aujourd'hui le meilleur projet d'avenir pour l'Europe.

16 avril, 2007

Génétique, talibans et masturbation: la campagne vue par le New York Times


En me balladant sur le site du New York Times, je suis tombé sur une article du 11 avril - France’s Unfocused Candidates Vie for Undecided Voters - proposant un regard assez intéressant sur notre campagne. Il est tout d'abord intéressant de remarquer que depuis les bords de l'Hudson les trois candidats principeaux sont Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et Jean-Marie Le Pen. Avec ironie, l'article stigmatise leurs interventions: Sarko qui croit que la génétique est la source de la criminalité, Ségo qui pense que le gouvernement Afghan est encore Tabiban et Le Pen pour qui la masturbation est préférable à l'utilmisation des préservatifs... On comprendrait alors que 42% des français soient indécis à la vue de la superficialité des débats.

Sarkozy attire l'attention plus particulièrement du Times. Qualifié de "conservateur", ce qui l'améne bien loin de l'image de modernité qu'il veut se donner ici, le journal n'en fait pourtant pas l'ami de l'Amérique, comme là aussi, il aime à se présenter. Par ailleurs, son accrochage avec Azouz Begag lui vaut aussi quelques ligne. Intéressant que le Times s'intéresse à cela. Ségolène Royal est jugé avec sévérité, ses gaffes sont énumérées avec plaisir, mais le journal ose une vague comparaison avec Olympes de Gouges... Laissez-moi rire. François Bayrou et Jean-Marie Le Pen ont eu aussi le droit à quelques lignes, rien de significatif pour Bayrou et Le Pen est vaguement tourné en ridicule. Bref, vue d'Amérique, notre campagne semble bien plate.

J'oserai dire vue de France aussi, à ceci près que le New-York Times est assez injuste de réduire cette campagne à quatre candidats alors que les "petits" ont des proposition réelles, soulèvent de vrais débats de font et ne cherchent pas nécessairement le consensus. A vrai dire, j'ai aussi l'impression que debut le début de la campagne officielle, les choses se sont tassées, les débats et les interventions se sont formatées et deviennent bien moins intéressantes. C'est peut être à present plus qu'il y a un mois que nous aurion besoin de voir nos candidat pendant une heure et demi en prime time à la télé les uns après les autres.

Reste la question d'une alliance entre Royal et Bayrou, qui semble finalement dominer l'information politique du moment. Pour Cambadélis, Bayrou devra faire un choix entre Royal et Sarkozy. C'est vrai. j'espère qu'il ira au bout de sa démarche. Il a déclaré hier qu'il n'y aurait pas d'alliance avant le second tour, je le regrette, mais reste assez satisfait des effets de l'initiative de Michel Rocard qui a le mérite d'avoir mis le PS et le centre devant leur responsabilité, de faire bouger les lignes, et peut être d'incarner la vraie modernité politique.

14 avril, 2007

Dans la campagne, l'Europe en vadrouille...

Vue d'Autriche, la question de Stanzy n'est pas inintéressante. Où est l'Europe dans notre campagne électorale? Où est elle? Je n'en sais rien... Partons la chercher alors. A vrai dire le peux que j'ai entendu parler d'Europe c'était pour la dénoncer, comme le fait De villiers, Bové ou Nihous. Bref, ce sont les partisans du "non" qui parlent le plus d'Europe, et notamment ceux qui pensaient et disaient qu'il y avait un plan B, bref, ceux qui, nous l'aurons compris, on tout compris à l'Europe. J'entendais l'autre soir à Mots croisés Jen-Michel Apati rappeler un fait historique intéressant. Ceux qui réclame aujourd'hui une Europe politique sont ceux qui les héritiers politiques de ceux qui l'on refusé en 1954 au momment du vote de la CED. C'est léchec d'une Europe politique qui a entrainé la conférence de Messine de 1955, laquelle a mis en place les bases de la future CEE (1957), c'est-à-dire d'une Europe a vocation économique... Il faut bien tuer le père à un moment ou l'autre...


Plus inquiétant est le silence des partisans du oui. Or le silence est stratégique, il ne signifie pas absence d'idée, mais on comprend que la nécessité de fédérer de Ségolène Royal la fasse peu s'exprimer sur le sujet, tout comme celle de Sarkozy d'ailleurs. Au PS, rien de novateur mais une avancée vers une Europe politique est à remarquer notamment dans le développement d'une politique étrangère européenne. François Bayrou va également dans ce sens et propose même la création d'une communauté euro-méditerranéenne d'entraide. La question de l'adhésion de la Turquie à l'Union est en suspens... En tout cas, peut de chose différencie sur ce point les deux programme si ce n'est peut être le caractère plus audacieux de celui de l'UDF sur ce point, mais rien d'étonnant à cela. Pour Sarkozy, l'Europe politique n'est pas au programme - et l'intégration de la Turquie n'est pas envisageable - mais la coopération économique doit être encore plus poussée. Pour le candidat de l'UMP, c'est le budget militaire de l'Union qui doit être développer et non sa diplomatie.


Reste encore à poser le délicat problème du Traité. Ségolène Royal et François Bayrou se retrouve encore. Touts veulent un nouveau projet qui sera proposé u referendum. Une petite différence cependant: Ségolène Royal parle d'un "traité institutionnel" et François Bayrou d'une "constitution". Ce dernier marque donc un pas supplémentaire vers le fédéralisme. Nicolas Sarkozy parle aussi d'un "traité" mais simplifié cette fois-ci. Il ne s'agit pas d'une renégociation simplement de couper les points sensibles du projet de 2005, bref de vider le texte de son sens et de faire voter, qui plus est par le Parlement, un traité de façade. Certes rien d'audacieux dans tout cela, mais il semble qu'il y a bien programme pour l'Europe, dommage que l'on n'en entende pas plus parler, n'est-ce pas l'essentiel se joue? Mais bon, l'Europe n'est pas tres compatible avec la mode de "l'identité nationale"...

Petite proposition perso: un parcours universitaire européen, obligeant tous les étudiants à passer deux de ses six semestres de licence dans deux universités européennes de pays différent, ainsi qu'un à deux semestres des quatre de son Master et au moins une des trois années de sa thèse.

13 avril, 2007

Michel Rocard: pour une alliance avec Bayrou

On recherchait depuis quelque temps le Parti radical, celui qui avait fait la République, l'avait tenu tant bien que mal et l'avait reconstruit... A lire Le Monde, sont esprit n'est pas encore mort. Dans les colonne d'aujourd'hui Michel Rocard se prononce pour un accord formel entre le Parti socialiste et "ceux qui sont plus proches de nous", c'est à dire, pour l'ancien Premier ministre de François Miterrand, l'UDF. Nécessité de réguler le merché, défense de la solidarité et égalité des chances comme principe et horizon seraint les trois pilliers d'un rapprochement entre Ségolène Royal et François Bayrou. L'union n'est pas barbare, elle à pour Rocard un sens, c'est celle des "socio-démocrates" et des "démocrates-sociaux". Alors Ségolène Royal blanc bonnet et bonnet blanc?


Bien entendu que non. Chacun voit bien la différence qu'il existe entre les deux candidats, mais entre les deux électorats, est-elle si flagrante que celà? Pour Rocard, seule cette alliance est susceptible de battre Nicolas Sarkozy, et je suis loin de penser le contraire. La queurelle de personnes se réglera d'elle-même, par le vote qui seul jugera de qui devra mèner le combat au second tour. Une telle dynamique lancé des aujourd'hui est porteuse d'espoir et induite d'un fort impact fédérateur. Une telle dynamique peut amener les indécis à voter pour Royal et Bayrou et même une partie de la gauche à concentrer ses voix sur l'un des deux candidats. Par sa papagénade, je veux dire en mettant les pieds dans le plat, Michel Rocard vient d'ouvrir une porte que certains s'empressent déjà de vouloir fermer.


En effet, si François Bayrou a reçu avec enthousiasme l'idée de Michel Rocard, au PS, pris de cours par son ancien Premier Ministre et actuel député européen, les choses sont plus compliquées. François Hollande juge que cette alliance n'est "pas concevable". Dominique Strauss Khan, plus ambiguë ,avance qu'une alliance avant le premier tour c'est une "candidature commune" (est-ce un souhait?). Comble de l'argument constructif, pour Razzye Hammadi, président du MJS, "Michel Rocard aurait dû en rester à son rapport sur l'économie numérique [remis à Ségolène Royal]. Certes, il change de thème mais on est toujours dans le domaine du virtuel". Bref, le PS jacasse... Quant à Ségolène, elle déclare ne pas avoir eu le temps de lire l'article, une façon comme une autre de botter en touche... Bref, maintenant la balle est dans le camp du PS, espérons qu'il en fasse bon usage.

11 avril, 2007

Partis ou candidats: pour qui vote-t-on?

Cyrielle, Nini ou ma grand-mère (he, oui...) me disent de voter malgré tout pour Ségolène Royal, quelque soit sa crédibilité personnelle, parce qu'elle ne sera pas seule, elle aura un parti autour d'elle qui l'empechera de faire n'importe quoi. Certes, elle ne gouvernera pas seule. Mais cet argument me rappelle celui qu'employait plusieurs partisans du non à la constitution européenne: "t'inquiète, on ne va rien rien bloquer du tout, y'a un plan B". J'ai voté oui quoiqu'il arrive, mais alors que le non l'a emporté, j'attends toujours le plan B... Aujourd'hui aussi quoiqu'il arrive je ne voterai pas pour Ségolène Royal, ce n'est pas neuf, depuis qu'elle fut secrétaire d'Etat à la famille je suis en désaccord avec elle, je ne partage rien de sa façon de penser - qui est pour moi plus important que des déclarations d'intentions - je désapprouve son conservatisme moral - oui faites bien gaffe - et franchement je ne vois pas ou est le parti derrière elle en ce moment, elle ne s'appuie meme pas sur le programme voté par les socialiste en congrès... Enfin bref, si je votais pour Ségolène Royal, je ne voterai pas pour un le P.S.


On me dit encore que François Bayrou, qui à mon suffrage, est un escroc... Si, si, c'est Simone Veil qui le dit... Qu'il est démaguogue et crée la zizanie, que de toute façon il ne pourrapas gouverner par ce qu'il n'a pas d'autre parti que l'UDF derrière lui et qu'aux législative, l'UDF ne pourra jamais remporter l'Assemblée nationale, le scrutin majoritaire faisant... Il faudrait que je vote pour un parti pour que la France soit gouvernable. Or est-ce le sens d'un e présidentielle de voter pour un parti plus que pour un homme? Je choisi François Bayrou non pas pour l'UDF mais pour l'intégrité dont je le crédite et pour ce que je crois être une honnêteté intellectuelle qui me semble aussi paradoxalement indispensable que rare en politique. Si je refuse de voter pour Ségolène Royal je ne jète pas la pierre au P.S., un autre candidat aurait de toute évidence rendu mon choix plus complexe. Les présidentielles sont une chose, les législatives une autre... Et dans la Veme république, celui qui préside n'est pas celui qui gouverne.


Je ne suis pas fidèle çà un parti, je suis fidèle à une ethique, si j'ai le sentiment de partager celle-ci avec quelqu'un, cette personne aura ma voix. Les partis ne conditionnent pas mon vote, et je crois qu'il les conditionnent de moins en moins. Je ne suis pas certain que la majorité de ceux qui vont voter pour Bayrou soient des sympathisants de l'UDF, ce sont surout des individus qui se sont reconnu dans un démarche et un horizon d'attente, et qui ont le sentiment de partager cela avec un candidat. Et que Simone Veil se rassure, nous ne sommes pas si idiots qu'elle, et ce n'est pas parceque François Bayrou dit une chose que nous le croyons les yeux fermés. Nous gardons l'esprit critique, d'autant plus que c'est l'exercice de cet esprit critique qui conduit bon nombre d'entre nous à voter Bayrou.

09 avril, 2007

En finir avec le vote utile

"Entre la guerre et le déshonneur vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre!"

Ainsi s'exprimait W. Churchill au lendemain des accords de Munich que Chaberlain, entre autre, venait de concéder à Hitler et au "pacificisme" de l'opinion anglaise quelque fut l'essence injuste de ce traité. En quelque sorte, Chamberlain avait signé utile... On me dit aujourd'hui encore qu'il faut "voter utile", concéder à un candidat ce que nous croyons juste ou à nos convictions pour barrer la route à l'extrême droite ou à Nicolas Sarkozy. On me dit de voter utile pour que la gauche soit au second tour, pour ne pas éparpiller les voies de celle-ci, pour ne plus revivre le choc du 21 avril. Je dis que tout cela c'est de la cuisine vulgaire et que la politique vaut plus que ça.


S'il doit y avoir une crise il y en aura une, mais si je vote utile je ne ferai - peut être - que la repousser, elle viendra. Elle est déjà ici. Le vote utile est l'ennemi du vote juste, et en période de crise, plus que jamais la politique doit se résumer à cette belle idée condorcetienne que c'est faire ce qui est juste. Dans une période de crise on a besoin de droiture et de rigueur et non de compromis, d'accommodement, ou de vulgaire pragmatisme. Honte aux candidats qui nous disent de voter utile. C'est là qu'ils sont si peu convaicants qu'il leur est nécessaire de faire planer une ombre de peur pour récolleter des voies. Le pragmatisme serait elle l'icone de l'homo politicus du XXIe siècle? Si c'est cela je jure d'être plus que jamais iconoclaste et de la brisé des lors que je la verai.

Voter juste, c'est-à-dire non pas par défaut mais pour la personne qui mérite le plus d'être élu, c'est finalement refuser d'entériner les choses comme elles vont, le système comme il va. Je regrette aujourd'hui d'avoir voté pour Chicrac en 2002, et cela non pas pour la politique qui a été menée ensuite, mais par principe, pour refuser le choix qui m'était demander de faire et refuser que le vote blanc ne soit pas comptabilisé pour ce qu'il est. Le candidat pour qui je vais voter sera peut être au second tour... peut être pas... peut être que les voies qu'il récoltera manqueront aux candidats "attendus" et que la droite et l'extrême droite seront au second tour. Cela sera terrible, mais je ne culpabiliserai pas. Il faut aujourd'hui de l'éthique et surtout ne plus céder sur les principes. A nous de savoir ce que nous voulons faire de la politique. Et en démocratie, il ne sert à rien de dire que l'on a été trompé lorsque l'on est si peu moralement exigeant envers nos candidats. On a les gouvernements que l'on mérite.