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12 septembre, 2007

Recette: Mezzalune au pecorino sarde

Depuis que j'ai enménagé dans ce nouveau quartier, je redécouvre grâce au petit traiteur italien du coin les saveurs du pecorino goûté pour la premiere fois il y a un an à Naples. Ce fromage au lait de brebis connaît une diversité de préparation. Aujourd'hui voici le pecorino sarde et une petite recette de ma composition pour le cuisiner.


Pour deux personnes:
- Pecorino sarde en copeaux bien affiné
- mezzalune fraiche fourrées à la tomate et au basillique
- 12 fines tranches de saucisson des Abruzzes
- 4 tomates moyennes

Recette:
- pêler les tomates, les vider, les couper en petits morceaux et les faire suer dans une poelle
- faire cuire les mezzalune
- les tomates réduites presque à sec, ajouter les tranches de saucisson
- mélanger
- ajouter les mezzalune une fois al dente
- mélanger et laisser compoter une minute
- dresser
- ajouter les copeaux de pecorino sarde
- une pincée de basilique
- servir accompagner d'un verre de Cannonau

14 janvier, 2007

Rome, Via dei fori imperiali, aout 2006


Le dimanche, à Rome, n'est pas seulement le jour où les fidèles du monde entier se pressent le matin vers la place Saint Pierre pour y écouter la bénédiction d'un Père lui aussi dit saint... Rome le dimanche c'est une grande langueur des plus agréables où l'on traine à la terrasse d'un café du Campo dei Fiori, ou l'on papote sur la Piazza de Santa Maria de Trastevere et où Romains et étrangers peuvent se promer sur la Via dei Fori imperiali, laissée hebdomadairement aux déambulations vagabondes. Cet axe est épatant, le Colisée se révèle dans toute sa mise en scène - mais une mise en scène contemporaine et non ancienne - réapproprié qu'il est par la Rome d'aujourd'hui qui continue de construire son image autant pour nous autres transalpins que pour les Romains eux même. De part et d'autre de la voie, un peu en contre-bas, nous passons au milieux des fori anciens du marché de Trajan, de la Curie, des basiliques et entre les pins parassols nous abordons cette perspective stricte mais non moins efficace qui nous présente le Colisée comme horizon, peut être un horizon d'attente... du moins celui d'une scénographie séduisante.

06 janvier, 2007

humeurs italiennes

Ce voyage en Italie est spécial – mais ne le sont-ils pas tous ? – en ce sens que ce n’est pas un premier séjour mais un retour en Italie, c’est donc un privilège, ou peut être tout simplement une habitude, voire un singe extérieur de boboïté. Oui, Marie m’a fait remarquer que j’inventais beaucoup de mots. On ne part pas en Italie sans rien, il y a toujours une émotion, une chose, des rituels qui nous rassurent, limitent le dépaysement, et transforment l’étranger en familier. Je me souviens de Nine million bicycles que je me repassais tous les soirs de l’été dernier dans cet hôtel de Levada di Ponte di Piave. Cette fois-ci ma chambre est juste à côté de la dernière, mais ce n’est plus Katie qui m’accompagne. Il y a des habitudes que l’on prend à l’étranger, c’est-à-dire une vie que l’on s’approprie et un autre chez soi que l’on recrée. Il y a ce restaurant romain de la Sagrestia, à deux pas du Panthéon, il y a Massimo, même si Massimo n’était pas de la partie cette fois-ci. Il y a encore ce sac de cuir hongrois ramené il y a déjà quelques années de Budapest et qui depuis ne me quitte plus. Il n’est pas beau, mais il a de la gueule, il a vécu, je l’ai très ingratement fait souffrir.
Alors que Mathieu se demandait comment me jeter dans les eaux de l’Arno pour récupérer Euterpe - mon ipod… –, Marie se serait bien vue avec mon pauvre petit sac… Ce n’est pas la première fois qu’on me l’envie, qu’on le trouve à son goût… Moi aussi je l’aime bien… Enfin, je me demande tout de même dans quelle mesure j’aime ce sac parce que les autres l’apprécient aussi et donc qu’il me valorise à le porter… Ce sac quelque part me pose et me donne un prix, on me voit avec et peut être qu’on a des a priori plus positifs à mon égard grâce à lui. Une personne portant un tel sac ne peut être que digne de le porter… Evidemment, j’ai acheté ce sac sans avis et les compliments ne sont venu qu’après… mais dans quelle mesure ces compliments n’ont pas transformé mon coup de cœur en affection prolongée ? Dans quelle mesure aussi mon coup de cœur n’est pas le produit d’une culture et qu’inconsciemment je voulais ce sac pour me mettre en valeur et susciter les compliments ? Et ce qui vaut pour ce sac, ne vaut-il pas aussi pour l’Italie ?
L’Italie est pour nous un horizon familier, il parle à nos mémoires d’écoliers, à nos souvenirs cinématographiques, à nos niaiseries amoureuses… L’Italie parle aux historiens, aux artistes, aux épicuriens. L’Italie me parle et parle aux miens. Dans quelle mesure je n’y retourne pas si souvent parce que cela fait bien d’y aller ? Dans quelle mesure je n’y vais pas pour que l’on m’envie d’y aller ? Dans quelle mesure je n’aime pas l’Italie parce qu’il est bon et gratifiant de l’aimer ? Ceci étant écrit, et ces limites étant avouées et assumées, je prêche trop pour le libre arbitre pour m’en tenir à cela. L’homme ne peut-il pas s’extraire de ses considérations temporelles par une certaine transcendance comme le pense V. Havel ? Je le crois, et je crois que mon voyage en Italie n’est pas le simple produit de ma culture et de ma vie en société, mais qu’il y a dans ma démarche, comme dans celle de chacun ou de presque tous, une part de transcendance dans le départ et dans l’étranger et que si l’on apprécie l’Italie pour soi, on peut aussi l’apprécier en soi.
Reste alors à poser une dernière question pour interroger le sens de mon récit. Dans quelle mesure les places que l’on visite ne sont-elles pas elles-aussi des mises en scène et dans quelle mesure ce qui nous est donné à voir ne conforte-t-il pas nos préjugés ? Un barman romain m’a raconté cet été qu’il avait des attitudes totalement différentes selon les étrangers qu’il servait dans son hôtel. La ville et ses habitants se conformeraient donc au regard des étrangers sur eux, avec une plasticité impressionnante. Inversement, cette plasticité conforte l’individu dans ses idées préconçues, qu’il voit reproduites par ceux qui en ont conscience… Tout voyage ne serait alors qu’un jeu de dupes ? Le voyage ne serait alors que des idées et des représentations ? Pourquoi Venise garde-t-elle ses gondoles ? Pourquoi y a-t-il encore des boutiques sur le Ponte Vecchio ? Pourquoi tant de parasols au milieu des ruines de Rome ?



Alors voilà, nous avons quitté Termini avec la ferme attention de profiter au mieux de Rome, de marcher plutôt que de nous laisser transporter, c’est-à-dire d’aller chercher les choses plutôt que de les consommer. Marie prend ses habitudes, elle a mon guide qui finit le séjour dans la poche de sa veste, dans l’autre, mon appareil photo ne tarde pas à le rejoindre. Mathieu prépare notre journée et moi j’essaie de convaincre la Sagrestia que nous préférons dîner alla Carta plutôt qu’al menu… Oui, j’ai le numéro d’un resto romain dans mon téléphone et alors ? Cela fait partie de mon kit de survie. Nous passons Santa Maria Maggiore avant de quitter la via Cavour pour des petites rues plus calmes. Je nous y perds un peu, tout le monde en profite, Marie regarde le ciel et Mathieu voit le Colisée à gauche au détour d’une rue… Voilà le genre de chose qui n’arrive qu’en le cherchant… Il aurait été aussi beaucoup plus simple à Venise de prendre le vaporetto de Tronchetto qui nous emmène directement à San Marco, droit au but de la visite, voyons ce qu’il y a à voir, ou plutôt, voyons ce qui nous est montré. Or, nous sommes descendus à Ferrovia, nous avons pris un petit-déjeuner dans un petit café de la Lista di Spagna, nous avons marché jusqu’au Rialto et puis nous nous sommes perdus. Il aurait été pourtant simple d’aller directement à San Marco… mais nous ne serions jamais arrivés sur la place par une petite galerie opposée, et la lumière, l’impression, le ressenti, bref la place en elle même n’aurait pas été la même.
Il faut croire qu’il y a toujours un endroit d’où l’on part, une route que l’on connaît et que le moment où le se perd devient indispensable pour percevoir différemment ce que tout le monde est venu voir. C’est peut-être un peu un parcours initiatique bien que l’image soit finalement trop simple. Je pense que c’est vraisemblablement une mise en perspective différente des choses, voir San Marco après avoir traversé tout Venise n’est pas la même chose que d’y arriver directement en vaporetto depuis Tronquetto. De même, arriver au Duomo florentin par la vieille ville, là où la cathédrale se fait surprenante, n’est pas identique au fait de la découvrir de face avec son baptistère et son campanile, là où elle se fait imposante. Nous avons eu le temps de l’observer ce Duomo avant d’aborder sa place, de l’apprivoiser, de remarquer sa complexité, ses couleurs originales, la diversité de ses détails. D’une certaine façon nous avons défié le mise-en-scène de la ville et nous nous sommes joués de l’autorité ecclésiale.
Florence est une ville où le pouvoir se scénarise, où le Duomo répond au Palazzo Vecchio, chacun ayant sa place, commandant ses propres représentations et s’autonomisant de l’autre. Florence est donc une ville duale qui n’obtient son unité que par l’enceinte de sa ville. Venise est un petit peu plus complexe encore, toute la vie sociale s’organise autour de ses campi au milieu desquels se situe le puit, commandé par un palais aristocratique, lequel possède sur le campo son église…. Venise devient une ville du privé, de la clientèle… une ville mitée, comme le montre si bien le campo S. Zaccharia, et qui ne réussit son union que le long du grand canal qui fédère les familles et leurs palais, c’est-à-dire leurs représentations d’elles-mêmes. A Rome, c’est le Colisée qui constitue le lieu de la représentation. C’est d’abord la représentation que la ville donne d’elle-même, mais qu’elle se donne aussi à elle-même. Dans l’Antiquité, les autorités romaines rejouaient dans le Colisée les batailles que le peuple ne pouvait pas voir sur le front. Les Romains se faisaient alors une idée de leur grandeur dans un lieu de communion sociale tout autant que de propagande politique. Qui profite aujourd’hui d’un dimanche ou d’un jour férié à Rome pour partir de la Piazza de Venezia et emprunter la via dei fori imperi en direction du Colisée comprend, que dans une certaine mesure, l’outil n’est pas totalement émoussé.



Lorsque l’on connaît une ville, on ne fait peut-être que passer, ce qui importe c’est d’aller d’un point à un autre parce que l’on sait où l’on va. Le point importe plus que la ligne. Lorsqu’on la découvre c’est différent, on sait vaguement où l’on veut aller, mais la démarche d’aller est au moins aussi importante que la destination finale. Le regard de Marie m’a montré en cela que l’on pouvait voir d’autres choses de ces villes que je connais, que l’on pouvait à leur égard développer une autre sensibilité, celle des lieux où l’on ne fait que passer et qui pourtant, parce qu’on y passe, constituent, modifient voire révoquent notre paysage construit. J’ai des images assez convenues de Rome, j'ai toujours beaucoup aimé le Trastevere ou Campo dei Fiori, mais aujourd’hui Rome c’est aussi l’eau d’une fontaine de la villa Borghese qui dans une fin de matinée d’hiver prend l’aspect d’un argent pur et liquide, Venise devient une couleur blanche éclatante de la mi-journée et Florence un ciel étrange en face de Santa Maria Novella…


Ces images ne sont pas des topoï, elles n’existent que parce que la ville est – et quand j’écris « la ville », je veux dire cette ville là particulièrement et pas une autre – et nous font remarqué qu’il n’y a pas de paysage en soit. Le paysage c’est une image que nous nous construisons d’un espace ou d’un lieu lequel rassemble les ingrédients que nous avons choisi d’utiliser pour le composer. Aussi le paysage florentin ce ne peut être que les lumières des boutiques du ponte Vecchio dans la nuit, je dis bien les lumières et seulement les lumières, sans le pont, sans la ville et sans même l’Arno. Cela est et reste Florence. Comme je l’entends, un paysage n’est-il jamais que subjectif ? Alors, est-il vraiment important de s’échiner comme je le fais à essayer de prendre en photo le Duomo dans son entier lorsqu’en arrivant à en saisir un détail unique on évoque l’intégralité de l’œuvre ? C’est cela aussi le regard de Marie.
Il y a finalement quelque chose d’une correspondance beaudelairienne dans ces villes d’Italie.

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans un ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clareté
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il y a des parfums frais comme des chairs d’enfants
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

L’esprit et les sens, tout Baudelaire se comprend en Italie. Tous ces lieux et ces sensations, qui nous touchent sont aussi profondément chargés de la mémoire dont les ont investis les hommes. J’ai toujours trouvé la ville de Florence comme fondamentalement violente et menaçante dans son architecture avec ses tours, ses fortifications, ses sculptures aux scènes sanglantes. Mathieu imagine volontiers dans le Duomo les marchands venus faire leurs affaires, ou sur le forum les conspirations se fomenter. Je devine plus volontiers encore quelques scènes galantes dans les ruelles de Venise dont je n’ai de cesse de répéter qu’elle est avant tout une ville d’amants et d’interdits et non une ville d’amoureux. Ismail répondrait que c’est toujours l’amour… Bien sûr je préfère Casanova à Byron, même si Byron ne serait pas Byron si Casanova n’avait pas été. Bien sûr cela n’est que ma vision des choses, mon ressenti vénitien… Bien sur il y a eu cette seconde journée ou Venise était plongée dans la brune, ce départ pour Burano et les feux des maisons de pêcheurs nous indiquant que l’on abordait le lieu. Mais la brune n’est elle pas un masque supplémentaire pour Venise ? C’est encore celui d’une ville à la fois de la dissimulation et de la permissivité, ou le grimage permet l’hypocrisie de faire sans être poursuivi… Puis-je parler de défoulement ? Marie me pardonnera, peut-être, cette concession à l’anthropologie.
Or s’il y a une ville où je pourrais vivre – et ne nous posons nous pas tous cette question lorsque nous voyageons ? – c’est bien Rome et non les deux autres. Rome est peut-être trop grande pour être réduite à l’état de musée comme le sont Venise et Florence. Aussi la ville échappe en grande partie à ce dialogue de fourbes entre le visiteur et le visité, le visité ne donnant au visiteur ce que celui-ci est venu chercher… La ville a une actualité autre que celle de sa commémoration, un héritage qui, paradoxalement à ce qu’il est, ne l’étouffe pas…, mais à l’égard duquel elle se détache. Combien croise-t-on de Romains sur le Forum? La Rome d’aujourd’hui à ses propres lieux, ses propres vies, ses propres mythes.

Je ne sais pas si Marie et Mathieu seront d’accord avec moi, je sais qu’ils sont peut être moins sévères que moi à l’encontre de Florence. C’est vrai que le Duomo était particulièrement séduisant cette fois-ci. Je sais aussi que Mathieu voit dans Florence tout ce que cette ville porte d’histoire, et sûrement comme toujours en voit-il encore plus que moi. Sans doute que l’on ne réduira pas cette ville à son Duomo, à trois heures de queue pour la Galerie des Offices où à un plat si bon soit-il de gnocchi al pesto. Mais je pense que nous avons su, quoiqu’il arrive, nous octroyer cet espace de liberté et nous affranchir tant bien que mal du recherché et de l’attendu et qu’en se sens ce voyage fut d’une belle réussite, d’autant plus que je crois que les voyageurs se sont aussi mutuellement trouvés…

13 novembre, 2006

03 novembre, 2006

Katie, Sainte Thérèse et moi


Ce matin là, lors du petit dejeuner je discutais avec René, un collegue de la fac de Dijon, lacanien libidineux fan de Fellini à ses heures perdues, et nous parlions l'oeuvre de Bernini à Santa Maria della Vittoria... Je lui diais que je voulais m'y rendre pour trouver la série de tableaux représentant la bataille de la Montagne blanche citée par Olivier Chaline. Inévitablement il évoquait l'ambiguité de l'extase de Sainte Thérèse qui fait la réputation de l'oeuvre...
Il devait être vers 8h30 du matin, Rome en plein été, et je sortais de l'hotel sur la Piazza della Porta Maggiore... Je chausse mon lecteur MP3, j'enclanche le Piece by Piece de Katie et j'attrape un bus pour Termini. De la gare encore quelques centaines de mètres à faire pour passer Républica et arriver à Sante Maria della Vittoria... Je ralentis le temps de laisser Katie finir son Spider's web et me voilà qui pénètre dans cet antre de la Contre-Réforme...
Dans la sacristie, le curieux découvre la raison pour laquelle l’édifice est consacré à la Vierge victorieuse. Quatre tableaux noircis retracent la bataille de la Montagne blanche de 1620, pendant laquelle les troupes impériales et catholiques ont triomphé des rebelles protestants du royaume de Bohême. L’événement inaugurait un carnage de 30 ans pour l’Europe. Pourtant, l’Eglise n’en retient que la première de ses batailles. Tous les visiteurs admirent l’œuvre baroque et une Contre-Réforme triomphante et édifiante. Peut-être qu’un jour, dans une quelconque mosquée d’Arabie ou du Pakistan, une mosaïque illustrera la glorieuse bataille de Manhattan du 11 septembre 2001, la bête infâme touchée en plein cœur, et l’islam figuré en vraie religion... Tout le monde serait choqué et dénoncerait la provocation mais continuerait de partir de Porta Major, passant Termini et la place de République pour aller délecter son imagination devant l’extase de Sainte-Thérèse ou la voûte exaltant les anges à écraser les démons de l’hérésie.
Mais l’œuvre de Bernini n’est pas non plus exempte de toute ambiguïté. Quelle est la limite entre la figuration d’une extase sacrée et d’un orgasme, entre la métaphore d’une sarisse en foi édifiante et celle d’un pénis ? Elle est identique à celle qui existe entre la sainteté et l’hérésie, entre le fau et le vrai, entre le désir et l’obsession.
" 'cos the line between wrong and right, is the width of a thread from a spiders's web..."

02 novembre, 2006

Ischia, Baie de Naples, aout 2006


Les îles de la baie de Naples ont toujours été considérées comme des asiles. Il y a Capri bien entendu, mais aussi Ischia, ici abordée depuis le Castel dell'Ovo. Un refuge? Une invitation? Un topos? Une humeur félinienne peut-être... un gout de kitsch sans doute... Il n'en est pas moins que faisant face au Pauselipe, l'île d'Ischia invite aux divagations.

Emotions napolitaines




On apprend de naples que 7 personnes en 5 jours auraient été victimes des luttes internes qui divisent la Camora. Cela n'est en rien pour améliorier l'image injustement mauvaise que porte cette ville. Pourtant mes premiers pas Piazza Garibladi n'étaient pas pour le contredire. La foule, les préjugés et une chaleur accablante avaient préparés les paroles de ce Français rencontré devant la gare: "tirez-vous de là!". Nous sommes restés. je voulais voir Santa Chiara, j'ai aimé San Domenico et le Duomo. Le vieux quartier lazron, orthonormé et aux façades décrépites nous offrait un regain de fraicheur. Deux voitures ne peuvent se coirser dans les rues, et le soir, Piazza Bellini, la terrasse d'un restorant confiné, voilà Naples, voilà nos peurs envolées, elles n'étaient là que pour nourir notre excitation.
Et pourtant, depuis la vieille ville, on ne peut manquer San Elmo qui menace, la forteresse aux canons tournés sur la ville, avec ceux du Castello Nuouvo et de celui dell'Ovo. Au "territoire" répond la menace. Naples est une ville violente, cela se lit dans sa réalité urbanistique, la réalité d'un rapport de force. Et pourtant, quatre avenues entoure le "territoire", aucune ne le pénètre, Deux villes se cotoient sans se parler, si ce n'est en invectives... Il en faudra bien plus pour révoquer mon amour pour la cité lazzaronienne

01 novembre, 2006

San Giorgio Maggiore, Venise, Juillet 2006



Le rapport qu'entretient Venise avec les îles de sa lagune reste très complexe. C'est de l'une de ces îles, Torcello, que la ville a émerger avant de s'installer à Rialto. C'est aussi sur ces îles que la ville exclu les groupes sociaux derangeant telle les verrier de Murano... San Giorgio Maggiore fait face au port de San Marco. C'est un paysage familier mais qui reste souvent lointain. Un paysage monacal qui conforte la cosncience chrétienne de Venise mais aussi celle de sa liberté, une liberté tantot conquise par les hommes sur la mer, tantot offerte par Dieu. San Giorgio est en retrait, un compromis entre le monde des marchands, et le monde des puissants, l'idéal trompeur d'une indépendance ecclésiale...