10 mars, 2007

Pour en finir avec l'identité nationale

Alors que Sarkozy vient d'émettre l'idée de la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale il est tant de poser la question de la pertinence de cette échelle identitaire pour nous. Telle que l'envisage Sarko, cette identité nationale est liée à l'immigration donc à la mondialisation et ses mobilités qui la mettent en cause, si ce n'est la révoque. Se positionnant à l'encontre d'un phénomène contemporain, l'identité nationale serait alors une idée d'arrière garde, une idée réactionnaires au sens propre du terme qu'il faudrait protéger contre le temps et qui donc se voudrait à contre-temps...

Il est bon de rappeller ici que l'identité nationale ne va pas de soit. Elle émerge à la toute fin du XVIIIe siècl et au début du XIXe siècle après une longue période de cosmopolitisme européen, apparaissant donc comme un repli à l'encontre des grands empire et le prétexte stratégique à une volonté d'indépendance. Le nationalisme qui en découle devient un lien social entre les individus partageant la même identité. Tiens, n'est-ce pas là encore, à l'échelle de l'individu et anthropologiquement parlant, un processus d'interaction paritaire? Bref, l'identité nationale a eu un début, elle aura donc une fin. Elle n'est pas sacrée puisqu'elle a été crée et donc, comme toute identité, elle est révocable.

Toutefois, lier l'identité nationale à la mondialisation, ou plutot à ses phénomènes de mobilité comme le fait le candidat-ministre nous enmène très loin de la nation telle que la définissait Ernest Renan d'un "plébicite de tous les jours", une volonté de vivre ensemble. En ce sens, l'immigration n'est pas un frein à l'identité national, elle n'empeche pas le migrant de plébicité cette identité. Ce manque au raisonement de Sarkozy est pourtant fondamental, dans la mesure où l'on peut être juridiquement français et mettre en cause par son mode de vie et sa vision de monde, cette identité nationale en elle-même. Les mauvaises langues diront que mon sentiment identitaire "urbano-européen" peut sans doute en être l'exemple, mais celà est un autre sujet... non?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le sujet des identités et du nationalisme en Europe est justement le premier thème que traite le premier numéro du magazine SHIFT Mag. Il propose un regard particulier sur l’Europe, sa diversité et son originalité et explore également le terrain du nationalisme et des identités en Europe via neuf contributions.

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