28 juin, 2007

Persepolis: quelques fleurs de jasmin


Les lecteurs du Papageno savent bien l'intérêt que je porte à l'Iran et c'est donc tout naturellement que je suis allé voir le Persepolis de Marjane Satrapi au ciné, adapté de sa bd. Je crois que tous les compliments ont été offerts à ce film, et à juste titre, sans qu'il soit besoin d'en ajouter. Cette Biographie Dessinée présente entre autre l'intérêt d'un autre regard sur l'Iran, celle d'une génération née sous le Shah, qui a connu un Iran ouvert sur le monde, l'Iran d'une révolution menée en partie par les communistes et les intellectuels, la démocratie, l'élection légale et démocratique du parti Islamique et l'instauration d'un régime totalitaire et intégriste. Persepolis, ancienne capitale de la Perse, le Teheran d'avant, nous présente la vie d'avant, celle d'un culture riche, dynamique, ancienne et ambitieuse. L'Iran apparait alors avoir échoué là où la Turquie a réussi sa démocratisation. Mais Persépolis nous dit qu'il y a eu aussi une modernisation iranienne, elle en nourrit la mémoire, une certaine nostalgie et donc déja une résistance.


Persepolis c'est d'abord bien entendu l'histoire d'une femme iranienne confrontée aux barbares barbue et au préjugé des occidentaux qui ne trouve en Europe sa place que dans les milieux marginaux avant de revenir. Persepolis c'est encore l'histoire du rapport d'une femme à la religion, de son reniement, l'histoire d'une éthique face au totalitarisme, de ses valeurs, parfois de sa comprimission, l'histoire d'une tentation, donc aussi d'une résistance d'une révolte, d'un départ enfin, définitif celui-là. Persepolis ce sont aussi des femmes d'Iran, une grand-mère libre et sans compromis avec son régime, des femmes secretes et résistantes, et d'autres, peut-être la majorité, grâce à qui aussi le régime tient, garantes de l'ordre moral, de la discrimination, du pouvoir de la barbes et du silence des soeurs. J'ai découvert hier une intellectuelle iranienne, qui m'a offert un regard pour moi inédit sur un pays qui n'est pas totalement celui que l'on croit.


Persepolis nous dit à sa façon qu'il n'y a pas de servitude involontaire et que l'on a toujours le choix, qu'il est trop facile de dire que l'on est pas libre, d'accepter le confort de ne pas l'être et qu'un régime ne tient que parce que l'on le veut bien. Persepolis sort de l'a caricature d'une oppression des femmes par les hommes, la liberté est une affaire individuelle et le presonnage de la grand-mère est en cela un modèle exemplaire, une véritable philosophie en action, et peut être la figure la plus libre du film. J'évoquais dans un dernier billet sur le patriotisme Jan Patocka qui écrivait qu'une vie qui n'est pas prêtre à se sacrifier à son sens ne vaut pas d'être vécue. C'est ici finalement cela la liberté, on peut toujours refuser de se compromettre.

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