13 juin, 2007

Le scrutin majoritaire: une si laide exception française...

Le dernier article de Gilles Fumey sur le site des Cafés Géo propose une humeurs bien sentie non pas sur la victoire écrasante de la droite ou la défaite pitoyable de la gauche mais sur les élection législatives en elles-même. L'auteur rappel que le système majoritaire à deux tour a été voulu par De Gaulle pour que le gouvernement obtienne une large majorité pour gouverner à la sortie d'une IVème République ou les gouvernements pouvaient se succèder tous les mois, et surtout, comme l'avait bien compris Mendes France, obligeait leur leader a obtenir des résultats et à tenir leurs promesses pour rester en place bref. La créature de De Gaule est toujours fringante comme un gardon. La question de la représentativité est est flagrante pour tout le monde et pose la question du lieu géographique de la rencontre entre le pouvoir et l'opinion. Le Parlement n'étant pas représentatif, il devient d'une certaine façon normal que d'autre lieu émergent à l'image de la rue. Je ne suis pas non plus pour une démocratie de la rue, ou celui qui crie le plus fort aurait raison, mais je pense qu'il ne sert à rien de reprocher à la rue de protester tant qu'aucune institution ne permet la contestation de l'exécutif. Le contre-point de cela est aussi que la rue peut se transformer en défouloir où mes protestations s'épuisent erratiques sans jamais réussir à faire infléchir le gouvernement. Le second intérêt qui me semble ressortir de l'article de Gilles Fumey, est que le système majoritaire n'est même pas juste en soit en raison de l'inégalité des circonscriptions crée en 1958 et qui ne répondent plus aujourd'hui à la réalité démographique française. Bref, il me semble aujourd'hui que le problème véritable est bien celui-ci, et que la question de nos institutions et peut être plus fondamentale que la santé du PS ou l'omnipotence gouvernementale.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne suis pas non plus pour la « démocratie » de la rue, mais je pense qu’elle reste tout de même utile et nécessaire pour pouvoir exprimer son mécontentement, surtout dans le système actuel que tu dénonces.
En ce qui concerne les législatives, autant je trouve disproportionné qu’un Parti (quel qu’il soit) puisse obtenir entre 70 et 80% des sièges à l’Assemblée (d’autant plus lorsque ses résultats nationaux ne dépassent pas – ou difficilement, les 50%), autant je suis d’accord pour que le Parti élu à la Présidentielle ait une certaine majorité pour pouvoir appliquer son programme ; car sinon, à chaque mesure impopulaire - vu l’aisance avec laquelle les Français retournent leur veste, nous aurions droit à des sanctions (et donc à de l’immobilisme).
Certes, cela empêche les citoyens de se prononcer immédiatement sur la non-tenue des promesses du gouvernement mais, en même temps, le mandat présidentiel raccourci de deux années depuis est – à mon appréciation, suffisamment court pour que les électeurs n’aient pas oublié certaines choses…

D. a dit…

80% ou 51% ce n'est que pour se donner l'illusion d'une équitité. Cela revient au même. C'est le système majoritaire en lui-même qui est injuste. Pourquoi la France et l'Angleterre sont ils les seuls pays de l'UE à ne pas avoir adopté la proportionelle. L'Angleterre à une vieille tradition parlementaire qui confére à la Chambre des communes un place importante, mais ce n'est pas le cas de la France. Tout les pays d'Europe compose entre leur Parlement et leur gouvernement, négocient, font évoluer leur majorité. Pour moi ce n'est pas un signe de fragilité, mais bien au contraire, de vitalité politique. La France à la pire système politique de l'Union.

Anonyme a dit…

tres interessant, merci