28 janvier, 2007

Michel Onfray et l'Université populaire

Zappant un peu hier soir je suis tombé sur une repportage de France 3 portant sur "Le plaisir d'exister, ou les universités populaires de Michel Onfray". J'avais déja entendu parler de ces universités populaires gratuites et ouvertes à tous mais sans trop bien savoir de quoi il en retournait vraiment. La démarche du philosophe Michel Onfray est simple. Pour ce démissionnaire de l'éducation nationale, il s'agit d'apporter à ses auditeurs les moyens de pouvoir juger différement la culture communément partagé, montrer d'autre voie empruntée par la pensée, et à l'instar de La Boetie que la servitude est toujours volontaire. Si la philosophie de Michel Onfray est ouvertement hédoniste et libertaire, il n'en trompe pas son auditoire et expose clairement que sa vision des choses n'est que la sienne et qu'il est possible à tous de la prendre à revers. La liberté de penser retrouve alors sa place. Ce n'est pas une vague finalité déclarée par le politique, mais un moyen, celui de vivre heureux en étant lucide sur le monde.

Bien entendu l'Université populaire ne propose pas uniquement des cours de philosophie. Toute matière susceptible d'éclairer différemment le monde et de faire réfléchir sur celui-ci, de relativiser aussi nos acquis, y sont développer, du jazz aux mathématiques. Savez-vous que le système arithmétique décimal ne va pas de soi, qu'il est totalement arbitraire et que nous aurions pu compter en base 7, 12 ou 60? Les choses évidentes que l'on partage dans nos sénacles universitaires peuvent alors est accessibles à tous. On avait repporché à Mozart en montant la Flute enchanté de mettre à nu les rites et les savoirs maçonniques, mais peut-on résolument faire le même reproche à la démarche d'Onfray? Cela serait bien injuste, même si il est évident que la contre-culture que constitue et que nourrit cette initiative n'est pas nécessairement apprécié par tous. Comme le dit Onfray, enseigner Platon, ça va, il n'y a pas trop de risque, Diogène... c'est dèja autre chose... C'est cette autre chose justement qui fait l'intérêt de la démarche.

Il y a cependant une polémique autour de l'Université populaire, qui porte à dire qu'elle ne serait pas si populaire que cela. Cette critique remontant des profondeurs de la gauche néglige toutefois une petite nuance. Ces universités se veulent populaires et non pas prolétariennes, elle est ouverte à tous sans distinction, et il n'appartient qu'à la volonté personnelle de chacun de s'y rendre, en cela elle est populaire, et pour cela son initiative est profondément estimable.

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