11 novembre, 2006

Le 11 novembre, la paix et moi

Ah, nous sommes le 11 novembre... je viens de m'en rendre compte en publiant ma dernière papagenade. Le 11 novembre, l'Armistice de l'Allemagne, ou plutot du Second Reich, la paix. Mais la paix est une notion ambiguë. La paix c'est la victoire pour les vainqueurs, mais c'est aussi la défaite pour les vaincus. C'est bête à dire mais c'est fondamental. Dans quelle mesure la paix est-elle une notion positive lorsque l'on est vaincu? Mais le 11 novembre ça n'est pas seulement une victoire, c'est aussi une humiliation pour les sociétés allemande ou hongroise, la défaite d'accord, mais la paix doit être juste. Et le 11 novembre - qui d'ailleurs n'est pas la paix en tant que telle mais la fin des combats - n'inaugure pas la construction d'une paix juste. Par cela je ne veux pas justifier la réaction allemande et le nazisme, juste comme l'a fait Goldman expliquer, questionner cette paix, la voir pour ce qu'elle est, c'est à dire une vengeance, un exces, une haine. La question n'en est pas moins d'actualité avec le débat qui tourne autour des Bienveillantes... C'est vrai, la mauvaise paix peut transformer des hommes ordinaires. Et plutot que cette attitude de souffrance que nous avons vis à vis de la mémoire du XXe siècle, ne serait-il pas plus profitable pour tous de révoquer le préjugé mémoriel et d'invoquer l'histoire, de faire l'effort de s'interroger sur des faits de société et d'en finir avec les questions de responsabilité auxquelles nous n'avons rien à voir...
Troublant vertige intellectuel que cette question: Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt?

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