01 novembre, 2006

recyclagenades: à propos de Clichy


La célébrations des 12 mois des événments de Clichy, et les régulières émotions banlieusardes m'invitent à reposter ici un article paru dans ce qui était il y a encore quelques temps la "Gazette de Papageno". Voici la petite contribution que le modeste anthropologue que je suis peu vous proposer...

La nouvelle date du 6 novembre 2006

En tant que républicains, bien entendu, il nous appartient à tous de condamner toute expression de la violence qui ne soit pas celle de l'Etat, la seule légitime; car résultant du contrat social implicite que chacun d'entre nous avons passé avec lui. Mais que cela ne nous empêche pas de comprendre.
Les condamnations des événements de Clichy sous Bois sont étonnantes de par l'absence de réflexion sur laquelle elles se basent. Il est tout à fait étonnant, d'un point de vue anthropologique, de constater que les violences urbaines que nous constatons aujourd'hui en France sont loin d'être débridées, mais bien au contraire ciblées et réfléchies. Elles se portent sur les symboles du pouvoir qu'il soit politique (police) ou économique (Z.I.) comme pour stigmatiser les véritables enjeux de la contestation. Serions nous les seuls à ne pas les voir?
Par ailleurs, sans excuser ses violences, il appartient au pouvoir politique de bien comprendre ce qui les engendre, car il est évident, que la répression ne peut entrainer qu'une surrenchère de la violence des deux cotés. Reste que bien entendu, l'Etat peut faire physiquement face à la violence des banlieues, mais doit-il s'en donner les moyens? Quel doit être le prix raisonnable de la paix sociale? Cela doit-il se compter en euros? en garde-à-vue? en victimes?
Le simple fait que deux personnes - car peut importe dans l'absolu leur sexe et leur age - soient prêtes à risquer leur vie par peur de la police, que cette peur soit réelle, ou à plus forte mesure fanstamée, ne pose-t-il pas le problème véritable? L'oppréssion - car c'est bien d'oppression qu'il s'agit lorsque l'on parle de non respect des droits et de harcellement - allimentée par l'excessif symbolisme sécuritaire de la politique du ministère de l'intérieur, ne confère t'elle pas à ce dernier une part de responsabilité dans la mort de ces deux personnes? Et n'est-ce pas en cela, que la violence des banlieues prend anthropologiquement tout son sens? Lorsque le garant de la sécurité est responsable, par la peur qu'il inspire, de la mort des personnes qu'il est censé protéger, alors il perd la légitimité du monopole de sa violence. Le contrat social est déliè. La violence est partagée entre les anciens contractants.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

quelque part c'est l'Etat qui a fait naître cette violence dans les banlieues, en apportant plus de précarité, engendrant ainsi la peur chez les autres citoyens, afin de les "contrôler". au fond je pense que l'Etat se moque bien de la paix sociale, tant qu'on reste des moutons docils, et la dislocation du tissu social les arrange sans doute