31 mai, 2007
Il court, il court le furet...
Nicolas Sarkozy était aujourd'hui en Espage pour présenter son projet de réduction du traité constitutionel européen à sa Charte fondamentale. Etudiant en licence d'histoire - ce qui commence tout de même à remonter - une idée de Robert Frank m'avait beaucoup marqué. La France est souvent à la fois à l'initiative des grands projets européens mais aussi à l'origine de leur échec. Or chaque échec général débouche sur une avancée particulière. Si Nicolas Sarkozy arrive à réunir les Européens sur le texte fondamental de projet de traité, le processus se vérifira encore et il faut l'espérer. Plus étonnant peut être, la proposition de Nicolas Sarkozy était celle d'une grande partie de la gauche, pour ne pas dire de la gauche de la gauche qui a défendu le "non" en 2005. Il est dommage que sur une chose aussi importante que l'Europe, la gauche reste muette à l'égard de cette initiative. Si la gauche veut se redonner une certaine profondeur, elle doit se prononcer sur des choses aussi importantes que l'Europe. je n'envisage son silence que comme un lache accord. La gauche se tait alors qu'elle devrait avoir une action positive, affirmer ses idées, construire cette avenir dont elle parle tant mais pour lequel elle ne fait rien. La gauche est déjà dans l'opposition, rien n'y fait, il semble qu'elle n'ait rien encore compris et qu'elle soit incapable d'avoir un projet franc, préférant se positionner d'abord par rapport à ce que fait la droite.
30 mai, 2007
28 mai, 2007
Désir d'avenir, mépris du présent
Alors que la camapgne législative est engagée, le Parti socialiste ne semble pas avoir entamé sa réforme et aborde ces nouvelles élections comme étant déjà l'opposition. S'opposer est une chose bien confortable, cela n'engage à rien. Mais peut-on prendre part à des élections avec la seule idée de s'opposer, sans projet véritable? En effet, la gauche, telle qu'elle est aujourd'hui, serait bien ennuyée de gouverner, sans leader, sans programme, sans vision de la société et de l'avenir. Voilà donc que le P.S. s'engage dans la campagne législative avec une certaine tranquilité que confère la résignation, se donnant cinq nouvelles années pour se réformer, pour critiquer, pour aboyer, mais sans forcément proposer. Si la gauche ne fait que s'opposer sans construire de projet, ce qui implique de pouvoir parfois valider certaines initiatives gouvernementales, il est bien évident qu'au bout de dix-sept années de présidence, nous n'en n'aurons pas fini avec la droite. La gauche, ou plutot, les gauches doivent aujourd'hui prendre leur responsabilité. Le rassemblement de doit pas être l'horizon d'attente. La gauche doit imploser pour se recomposer, que les antilibéraux soient vraiment des antilibéraux, et que les socio-démocrates soient vraiment des socio-démocrates. Si cela doit couter la vie au PS tel qu'il est aujourd'hui, nous ferons avec. Il est bien trop simple d'avoir des désirs d'avenir...
25 mai, 2007
Les lendemains de guerre: appel à communication pour un colloque international
Réflexions sur "l'après" de l'Antiquité au monde contemporain : les hommes, l'espace et le récit
Résumé
L'ambition de ce colloque est de lancer une réflexion sur le concept d'après-guerre, appréhendé sur le temps long. Il invite les historiens de toutes périodes, et plus largement les chercheurs en sciences humaines à analyser cet espace-temps riche de mutations et lourd de traumas. Le premier volet de cette réflexion privilégiera les aspects sociaux, culturels, littéraires, mais aussi territoriaux des lendemains de guerre.
Annonce
Appel à communication pour un colloque international
Organisé par l’équipe d’accueil « Civilisations et Identités Culturelles Comparées des Sociétés européennes et occidentales » (EA 2529 CICC) – Université de Cergy-Pontoise
LENDEMAINS DE GUERRE
Réflexions sur « l’après » de l’Antiquité au monde contemporain :
Les hommes, l’espace et le récit
Université de Cergy-Pontoise
9, 10 et 11 octobre 2008
Appel à contribution
Date limite : 15 janvier 2008
Présentation
Depuis la Grande Guerre, la question des « lendemains de guerre » demeure une thématique récurrente, en même temps qu’elle apparaît aux yeux des historiens comme un sujet de réflexion nouveau. Si la voie a naturellement été ouverte par les historiens contemporéanistes, il paraît aujourd’hui déterminant de prolonger cette réflexion sur la longue durée par une approche comparatiste. L’ambition d’un tel colloque entend précisément mettre en lumière les « lendemains de guerre » comme un objet d’histoire à part entière, transposable à l’échelle du temps long.
Si les enjeux politiques, les conditions économiques, la reformulation des relations sociales, l’empreinte de la guerre sur les hommes, sont directement tributaires d’un contexte, des résonances peuvent apparaître entre les différents moments de l’histoire. La guerre, au-delà de toutes ses diversités historiques, a constitué un élément structurel important, parfois omniprésent dans les sociétés dites anciennes ou traditionnelles. Ses conséquences ont fait l’objet d’études ponctuelles, isolées dans des tranches chronologiques spécifiques, sans être réunies dans une analyse globale, qui aurait permis de mesurer le poids de la guerre dans les périodes de l’« après ». Cette Histoire par les hommes, et non par les armes, suivra plusieurs axes de recherche qui, dans un esprit transdisciplinaire, privilégieront les aspects sociaux, culturels, voire anthropologiques, mais aussi territoriaux et littéraires des lendemains de guerre. La liste n’est pas exhaustive, pas davantage que les sources sollicitées.
Les aspects proprement économiques et politiques constitueront un second volet, qui complétera ultérieurement le premier.
La démarche consiste à analyser avant tout les suites de la guerre sur les individus, la société et l’espace, plus qu’à travers l’histoire des institutions et des armes. Elle fera appel non seulement aux historiens des périodes ancienne, médiévale, moderne et contemporaine, mais plus largement aux chercheurs en sciences sociales.
Toutefois, il conviendra d’abord de s’interroger sur le contenu du concept. S’agit-il d’une simple formule commode ? « L’après-guerre » ou les « lendemains de guerre » se limitent-ils à désigner une période de transition indéfinie, le temps d’une simple parenthèse temporelle ? S’ils peuvent revendiquer une identité propre, celle d’un temps distinct à la fois de la guerre et de la paix, il s’agira de fixer les critères qui permettent de délimiter la singularité de cet espace-temps ; comme de s’interroger sur sa nature même : contexte ou processus ?
Au-delà, trois thèmes d’étude peuvent être dégagés.
« Les Hommes », ce thème comprendra plusieurs orientations possibles : le retour des hommes de guerre avec la dialectique réinsertion-désocialisation, les problèmes de la violence et de la délinquance. Il portera également sur la question du retour des prisonniers et celle des déplacements de populations. Ce thème suggère encore l’étude des populations civiles et des héritages de la guerre, en particulier à travers une approche historique des sentiments (euphorie, tristesse, colère, insécurité, haine…). Ce thème associera enfin le rôle des femmes dans les lendemains de guerre, ainsi que la place des morts.
Le second thème « Raconter la guerre » s’attachera à la dimension mémorielle au lendemain des conflits. Ces souvenirs, qui ne se confondent pas avec la mémoire collective, ni la commémoration, se rapportent aux récits individuels du vécu de la guerre. Ils peuvent encore être associés à la douleur et à l’impossibilité de dire la guerre.
Un dernier thème, « L’espace d’après-guerre », retiendra des aspects plus matériels, qui touchent en partie aux sphères de l’économique et du politique, en l’occurrence : la prise en charge des « lieux de guerre » par les hommes, les communautés ou les autorités (réinvestissement de l’espace : espaces désertés, espaces de combats) ; les reconstructions matérielles et la mise en défense du territoire.
Comité d’organisation :
Valérie Toureille
François Pernot
Comité scientifique :
Philippe Contamine (Membre de l’Institut)
Hervé Drévillon (Pr. Poitiers)
Jacques Frémeaux (Pr. Paris IV)
Yann Le Bohec (Pr. Paris IV)
Bertrand Schnerb (Pr. Lille III)
Eric Vial (Pr. Cergy)
Annette Wieviorka (UMR-IRICE Paris I)
Envoi de la proposition de communication :
Texte de 2000 signes maximum (avec coordonnées précises de l’auteur), avant le 15 janvier 2008 à :
Valerie.Toureille@u-cergy.fr
Ou
Francois.Pernot@u-cergy.fr
Résumé
L'ambition de ce colloque est de lancer une réflexion sur le concept d'après-guerre, appréhendé sur le temps long. Il invite les historiens de toutes périodes, et plus largement les chercheurs en sciences humaines à analyser cet espace-temps riche de mutations et lourd de traumas. Le premier volet de cette réflexion privilégiera les aspects sociaux, culturels, littéraires, mais aussi territoriaux des lendemains de guerre.
Annonce
Appel à communication pour un colloque international
Organisé par l’équipe d’accueil « Civilisations et Identités Culturelles Comparées des Sociétés européennes et occidentales » (EA 2529 CICC) – Université de Cergy-Pontoise
LENDEMAINS DE GUERRE
Réflexions sur « l’après » de l’Antiquité au monde contemporain :
Les hommes, l’espace et le récit
Université de Cergy-Pontoise
9, 10 et 11 octobre 2008
Appel à contribution
Date limite : 15 janvier 2008
Présentation
Depuis la Grande Guerre, la question des « lendemains de guerre » demeure une thématique récurrente, en même temps qu’elle apparaît aux yeux des historiens comme un sujet de réflexion nouveau. Si la voie a naturellement été ouverte par les historiens contemporéanistes, il paraît aujourd’hui déterminant de prolonger cette réflexion sur la longue durée par une approche comparatiste. L’ambition d’un tel colloque entend précisément mettre en lumière les « lendemains de guerre » comme un objet d’histoire à part entière, transposable à l’échelle du temps long.
Si les enjeux politiques, les conditions économiques, la reformulation des relations sociales, l’empreinte de la guerre sur les hommes, sont directement tributaires d’un contexte, des résonances peuvent apparaître entre les différents moments de l’histoire. La guerre, au-delà de toutes ses diversités historiques, a constitué un élément structurel important, parfois omniprésent dans les sociétés dites anciennes ou traditionnelles. Ses conséquences ont fait l’objet d’études ponctuelles, isolées dans des tranches chronologiques spécifiques, sans être réunies dans une analyse globale, qui aurait permis de mesurer le poids de la guerre dans les périodes de l’« après ». Cette Histoire par les hommes, et non par les armes, suivra plusieurs axes de recherche qui, dans un esprit transdisciplinaire, privilégieront les aspects sociaux, culturels, voire anthropologiques, mais aussi territoriaux et littéraires des lendemains de guerre. La liste n’est pas exhaustive, pas davantage que les sources sollicitées.
Les aspects proprement économiques et politiques constitueront un second volet, qui complétera ultérieurement le premier.
La démarche consiste à analyser avant tout les suites de la guerre sur les individus, la société et l’espace, plus qu’à travers l’histoire des institutions et des armes. Elle fera appel non seulement aux historiens des périodes ancienne, médiévale, moderne et contemporaine, mais plus largement aux chercheurs en sciences sociales.
Toutefois, il conviendra d’abord de s’interroger sur le contenu du concept. S’agit-il d’une simple formule commode ? « L’après-guerre » ou les « lendemains de guerre » se limitent-ils à désigner une période de transition indéfinie, le temps d’une simple parenthèse temporelle ? S’ils peuvent revendiquer une identité propre, celle d’un temps distinct à la fois de la guerre et de la paix, il s’agira de fixer les critères qui permettent de délimiter la singularité de cet espace-temps ; comme de s’interroger sur sa nature même : contexte ou processus ?
Au-delà, trois thèmes d’étude peuvent être dégagés.
« Les Hommes », ce thème comprendra plusieurs orientations possibles : le retour des hommes de guerre avec la dialectique réinsertion-désocialisation, les problèmes de la violence et de la délinquance. Il portera également sur la question du retour des prisonniers et celle des déplacements de populations. Ce thème suggère encore l’étude des populations civiles et des héritages de la guerre, en particulier à travers une approche historique des sentiments (euphorie, tristesse, colère, insécurité, haine…). Ce thème associera enfin le rôle des femmes dans les lendemains de guerre, ainsi que la place des morts.
Le second thème « Raconter la guerre » s’attachera à la dimension mémorielle au lendemain des conflits. Ces souvenirs, qui ne se confondent pas avec la mémoire collective, ni la commémoration, se rapportent aux récits individuels du vécu de la guerre. Ils peuvent encore être associés à la douleur et à l’impossibilité de dire la guerre.
Un dernier thème, « L’espace d’après-guerre », retiendra des aspects plus matériels, qui touchent en partie aux sphères de l’économique et du politique, en l’occurrence : la prise en charge des « lieux de guerre » par les hommes, les communautés ou les autorités (réinvestissement de l’espace : espaces désertés, espaces de combats) ; les reconstructions matérielles et la mise en défense du territoire.
Comité d’organisation :
Valérie Toureille
François Pernot
Comité scientifique :
Philippe Contamine (Membre de l’Institut)
Hervé Drévillon (Pr. Poitiers)
Jacques Frémeaux (Pr. Paris IV)
Yann Le Bohec (Pr. Paris IV)
Bertrand Schnerb (Pr. Lille III)
Eric Vial (Pr. Cergy)
Annette Wieviorka (UMR-IRICE Paris I)
Envoi de la proposition de communication :
Texte de 2000 signes maximum (avec coordonnées précises de l’auteur), avant le 15 janvier 2008 à :
Valerie.Toureille@u-cergy.fr
Ou
Francois.Pernot@u-cergy.fr
23 mai, 2007
A vos masques: l'identité n'est pas une chose sacrée
Suite à notre petite discussion sur l'identité, il me semble intéressant de reprendre ici une de mes nouvelles fétiches, publiée dans la "Gazette d'Amsterdam" du 19 août 1783 et datée de Vienne du 13 août de la même année.
"On mande en Bosnie, que trois Femmes avaient été assez heureuses pour se sauver de la Ville de Busim avec deux Filles & un Fils & de se retirer en Hongrie. A leur arrivée, elles déclarèrent que la crainte d’être envoyées par leurs Maris plus loin & dans le cœur de la Turquie les avait décidé à s’enfuir ; qu’étant descendues de Parens Chrétiens, elles désiraient embrasser cette St-Religion ; enfin qu’elles ne doutaient point, que plusieurs autres Femmes, des Hommes mêmes, ne prissent le même parti, lorsque les Hostilités commenceraient. Ces six Personnes, envoyées d’abord à Kostainicza y ont été instruites et baptisées. C’est un cas fort extraordinaire, car aucune Nation ne garde avec tant de soin les Femmes, que les Turcs, c’est ce qui le Prophète Mahomet leur ordonne expressement dans le Koran, par ces mots : O Vrais Croyans, gardez vos Femmes avec soin."
Busim et la Bosnie se trouvent alors sur le territoire ottoman. Les femmes en question sont musulmanes mais filles de parents chrétiens. On sait par ailleurs que la Bosnie est l'une des régions les plus islamisée des Balkans. Plusieurs questions se posent alors. Pourquoi des Chrétiens ont-ils préféré de s'installer dans l'Empire ottoman? Par quel biais leurs enfants ont-ils pu se convertir à l'Islam, sachant que cette conversion n'est pas demandé par le Sultan? Pourquoi enfin repasser de l'autre coté de la frontière et préférer une conversion au crhistianisme plutot qu'un déplacement en Anatolie? On connait aujuourd'hui assez bien l'attraction de l'Empeire ottoman sur les populations hongroises à qui le Sultan offre des terres, une liberté confessionelle et souvent des conditions de vie plus avantageuse qu'au sein de la Maison d'Autriche ce qui explique le départ de nombreuses familles du Royaume de Hongrie vers l'Empire ottoman. On a longtemps cru que les minorités religieuses chrétiennes des Balkans étaient toutes installées avant la conquéte ottomane, or il s'avère très concrètement aujourd'hui que cela est loin de constituer une généralité. Installé en Bosnie ottomane, la conversion des enfants à la religion et à la culture dominantes constitue un biais classique de promotion sociale qui est bien loin d'être perçu comme une trahison. Or la conversion n'implique pas nécessairement le renoncement à un savoir culturel d'origine. Aussi, les femmes musulmanes filles de parents chrétiens peuvent ici traverser le frontière et se faire baptiser, ce qui implique qu'elles ont conservé un savoir et la maitrise des rites catholiques. Ce n'est pas une révélation spirituelle qui pousse ces femmes à cette ultime conversion, mais bien une stratégie identitaire qui leur fait préférer résider de l'autre côté de la frontière, c'est à dire à un endroit qui reste exposé en cas de guerre, plutot qu'à l'abri ailleurs dans l'Empire ottoman. Cela s'explique en partie par la continuité de liens de solidarité entre les familles migrantes et leur communauté d'origine.
Cette nouvelle, comme tant d'autres des grandes gazettes européennes du XVIIIe siècle, nous invite à ne surtout pas sacraliser l'identité, et à la penser comme une véritable stratégie sociale, qui pousse par exemple, en 1781, le grand rabin de Constantinople à se réveiller musulman, du jour au lendemain, et devenir grang "Cadi" de l'Islam en l'espace de 6 mois. L'identité est ici le biais du changement social. Il en est de même pour nous aujourd'hui. Que l'on en soit conscients ou non, nos identités créent des solidarités avec ceux qui la partage. Or ce sont ces solidarités qui nous permettent d'être et d'agir en société. Les identités sont alors aussi relatives que l'ordre social qu'elles fondent et dans lequel elles s'inscrivent. Elles sont définitivement stratégiques, et nous pouvons les mettre en cause. Être français n'est pas une chose sacrée, c'est une chose sociale.
20 mai, 2007
L'identité française aujourd'hui: la fausse route de Sarkozy
Alors que la question de l'identité nationale retrouve une certaine actualité, il me semblait intéressant de faire part ici des travaux de Wolfgang Schmale, historien autrichien de l'Université de Vienne, qui a publié une histoire de France reposant sur une idée neuve, celle que l'identité française s'est construiste par le biais de transferts culturels d'hommes, d'idées et de choses venues d'ailleurs. Aussi, l'Italie, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d'Amérique ont depuis la Renaissance influencé notre culture et nous leur avons emprunté des éléments identitaires qui leur étaient propres et que nous avons assimilé comme étant notres. L'intérêt de Wolfgang Schmale est de totalement renverser le processus de création des identités nationales que l'ont a longtemps regardé comme se créant en soi et pour soi, indépendament de l'extérieur. Puisque Wolgang Schamle pose l'autorcritique du regard de l'historien comme un principe fondamental, il serait injuste de ne pas préciser qu'il s'inscrit ici dans une conscience identitaire métissée qu'est celle de l'Autriche, laquelle identité s'est construite par des transferts culturels échangés avec la Bohême, la Hongrie, l'Allemagne, les Blakans, l'Italie ou l'Empire ottoman. Or il s'avère que la démarche de Wolgang Schmale n'est pas des moins pertinentes pour l'histoire de l'identité française, malgré le faible écho qu'elle a reçu ici.
Ces nouvelles perspectives doivent participer au débat contemporain sur l'identité nationale. Si celle-ci se contruit par des transferts avec ses égales, il semble donc bien paradoxal de la faire se refermer sur elle-même et de considérer les échanges avec l'étranger comme des risques à l'égard de cette identité. En effet, si l'identité nationale à un sens aujourd'hui - ce qui est loin d'être évident - celle-ci évolue et se reconstruit grace à des transferts avec l'Afrique comme jadis avec l'Italie ou l'Angleterre. Qui peut contester que le Couscous soit aujourd'hui un plat bien de chez nous? Bien entendu nous ne le faisons pas de la même façon qu'au Maghreb, mais nous le faisons tout de même. C'est cela un transfert culturel: un élément partie d'une culture vers une autre, reçu par cette dermière, transformé et assimilé par elle. Le couscous a-t-il mis en cause notre identité nationale? Non, il la fait évoluer, cart toute identité évolue et n'est jamais la même d'une génération à l'autre. Figer une identité, c'est la tuer.
Ces nouvelles perspectives doivent participer au débat contemporain sur l'identité nationale. Si celle-ci se contruit par des transferts avec ses égales, il semble donc bien paradoxal de la faire se refermer sur elle-même et de considérer les échanges avec l'étranger comme des risques à l'égard de cette identité. En effet, si l'identité nationale à un sens aujourd'hui - ce qui est loin d'être évident - celle-ci évolue et se reconstruit grace à des transferts avec l'Afrique comme jadis avec l'Italie ou l'Angleterre. Qui peut contester que le Couscous soit aujourd'hui un plat bien de chez nous? Bien entendu nous ne le faisons pas de la même façon qu'au Maghreb, mais nous le faisons tout de même. C'est cela un transfert culturel: un élément partie d'une culture vers une autre, reçu par cette dermière, transformé et assimilé par elle. Le couscous a-t-il mis en cause notre identité nationale? Non, il la fait évoluer, cart toute identité évolue et n'est jamais la même d'une génération à l'autre. Figer une identité, c'est la tuer.
19 mai, 2007
Musicagenade: découverte
Un vrai coup de coeur, allez voir son site, il y a deux tres beaux enregistrements et retrouvez la en concert. Voici les trois prochaines dates annoncées:
Le 21 mai, 20h à la baleine blance
Le 23 mai à 20h30 au T pour 2
Le 21 juin à 20h aux Arenes de Montmartres
16 mai, 2007
Guy Moquet et Nicolas Sarkozy: mais quel est l'ennemi?
Nicolas Sarkozy a tenu aujourd'hui à ce que soit lue la lettre d'adieu de Guy Moquet, jeune résistant communiste, fusillé le 22 octobre 1941 à l'âge de 17 ans. Cette lettre devra être lue dans les lycées à l'occasion de chaque rentrée scolaire. Voici sont contenu:
"Ma petite maman chérie,
mon tout petit frère adoré,
mon petit papa aimé,
"Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable, je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.
"Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.
"17 ans et demi, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.
"Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage !
"Votre Guy qui vous aime.
"Guy
"Dernières pensées : vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"
***
On ne peut recevoir qu'à coeur ouvert les mots de ce jeune homme, qui avant d'aujourd'hui, pour beaucoup, n'était peut être qu'une station du métro parisien. Or la mémoire est sellective, et celle de la Nation l'est autant que les mémoires particulières. La lecture de cette lettre s'inscrit dans la suite de la célébration de la victoire le 6 mai sur l'ancienne place de la Révolution, sur la célébration de la mémoire de De Gaule et de Clemenceau. Toutes ces références sont celles d'une France en guerre, elles évoquent le sacrifice, le sueur, le sang et les larmes. Nicolas Sarkozy veut-il nous mobiliser pour un combat? Quel est l'ennemi? Peut-être que toutes ces réfences ne sont utilisées que par stratégie d'efficacité mémorielle, et que leur références communes à un contexte de guerre est anodin. Peut-être, mais au regard du programme et des ambitions (légitimes ou non, là n'est pas la question) du nouveau président on peut aussi s'interroger sur la vilonce des réformes qui arrivent. Et s'il s'agit de préparer et de mobiliser les consciences, il me semble que l'utilisation de cette mémoire est bien dangereuse.
"Ma petite maman chérie,
mon tout petit frère adoré,
mon petit papa aimé,
"Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable, je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.
"Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.
"17 ans et demi, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.
"Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage !
"Votre Guy qui vous aime.
"Guy
"Dernières pensées : vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"
***
On ne peut recevoir qu'à coeur ouvert les mots de ce jeune homme, qui avant d'aujourd'hui, pour beaucoup, n'était peut être qu'une station du métro parisien. Or la mémoire est sellective, et celle de la Nation l'est autant que les mémoires particulières. La lecture de cette lettre s'inscrit dans la suite de la célébration de la victoire le 6 mai sur l'ancienne place de la Révolution, sur la célébration de la mémoire de De Gaule et de Clemenceau. Toutes ces références sont celles d'une France en guerre, elles évoquent le sacrifice, le sueur, le sang et les larmes. Nicolas Sarkozy veut-il nous mobiliser pour un combat? Quel est l'ennemi? Peut-être que toutes ces réfences ne sont utilisées que par stratégie d'efficacité mémorielle, et que leur références communes à un contexte de guerre est anodin. Peut-être, mais au regard du programme et des ambitions (légitimes ou non, là n'est pas la question) du nouveau président on peut aussi s'interroger sur la vilonce des réformes qui arrivent. Et s'il s'agit de préparer et de mobiliser les consciences, il me semble que l'utilisation de cette mémoire est bien dangereuse.
15 mai, 2007
Temple de Trajan à Pergame, Turquie, aout 2005
Pergame est un des sites remarquables de l'histoire ancienne. Ville scénographiée d'abord par les rois attalides, puis capitale de la Province romaine et Proconsulaire d'Asie, l'acropole a profité de l'évergétisme impérial et particulièrement sous l'Empereur Trajan qui a repris à son compte la mise en scène de la ville hellenistique. Le temple de Trajan qui domine la vallée anatolienne est l'un des monuments des plus remarquables du site, et l'une des perles greco-romaines que conserve et protège la Turquie, laquelle est quelque part garante de notre culture commune...
13 mai, 2007
Une vitalité politique en Turquie: l'AKP poursuit le rapport de force et Izmir lui répond
Alors que l'élection présidentielle est jouée en France, l'AKP essaie toujours de savoir comment elle va bien pouvoir s'emparer de la présidence de la République turque. Après la manifestation considérable des laïcs d'Istanbul pour refuser la concentration des pouvoirs dans les mains des islamistes modérés au gouvernement et la victoire des partis d'opposition qui ont obtenu de la Cour suprême la convocation d'élections législatives anticipées, jeudi dernier, le Parlement, au sein duquel l'AKP jouit de la majorité, vient de couper l'herbe sous le pied de ses derniers en approuvant l'élection du président au suffrage universel direct et non plus par les parlementaires, ce qui rendrait inutile la convocation des législatives anticipées. Cette réforme peut paraître modernisatrice, hors les islamistes modérés de l'AKP bénéficient de la faveur de la majorité de l'opinion publique turque et s'assurent d'avance, par cette mesure opportune, la victoire à l'élection présidentielle. Pour que la réforme soit effective, il faut qu'elle soit ratifiée par l'actuelle président de la Turquie, Ahmet Necdet Sezer, opposant farouche au gouvernement de son Premier Ministre, Erdogan. Aujourd'hui, un million de personnes manifestaient encore à Izmir pour conserver l'héritage d'Attatuk.
Ce qui se passe en Turquie est d'un point de vue politique passionnant. La constitution fixe les règles du jeu et les partis essaient, dans ce cadre, d'établir un rapport de force entre deux visions de la société. L'armée qui a l'habitude d'intervenir dans de telles situations, a été mise sur la touche par les laïcs, qu'elle avait pourtant l'habitude de soutenir. Ce conflit, qui inquiète beaucoup ceux qui ne voient la Turquie qu'à travers les yeux du préjugé, est, aux miens, le signe d'une grande vitalité politique à la fois institutionnel (le recours à la Cour Suprême) et infrapolitique (manifestations de masse) et un gage évident de démocratie. Bien malin est celui qui sait comment tout cela va finir, si le Président va céder aux pressions de l'AKP et ratifier l'amendement, si les législatifs vont avoir lieu et qui va l'emporté, et de quel bord sera finalement le prochain président. Mais plutot que de craindre la Turquie, l'Europe devrait devant tout cela lui tendre la main et soutenir cette vitalité laïque, démocratique et pacifique qui parfois doit lui sembler bien lointaine dans son histoire.
Ce qui se passe en Turquie est d'un point de vue politique passionnant. La constitution fixe les règles du jeu et les partis essaient, dans ce cadre, d'établir un rapport de force entre deux visions de la société. L'armée qui a l'habitude d'intervenir dans de telles situations, a été mise sur la touche par les laïcs, qu'elle avait pourtant l'habitude de soutenir. Ce conflit, qui inquiète beaucoup ceux qui ne voient la Turquie qu'à travers les yeux du préjugé, est, aux miens, le signe d'une grande vitalité politique à la fois institutionnel (le recours à la Cour Suprême) et infrapolitique (manifestations de masse) et un gage évident de démocratie. Bien malin est celui qui sait comment tout cela va finir, si le Président va céder aux pressions de l'AKP et ratifier l'amendement, si les législatifs vont avoir lieu et qui va l'emporté, et de quel bord sera finalement le prochain président. Mais plutot que de craindre la Turquie, l'Europe devrait devant tout cela lui tendre la main et soutenir cette vitalité laïque, démocratique et pacifique qui parfois doit lui sembler bien lointaine dans son histoire.
11 mai, 2007
Le Mouvement des démocrates est né: le Parti socialiste se nécrose pour de bon
Hier, à la Mutualité, François Bayrou et ses fidèles de l'UDF ont voté à l'unanimité ou presque la création du Mouvement des démocrates (Modem). Le pari est audacieux, mais Bayrou a le mérite d'aller au bout de sa démarche, au risque de perdre son groupe parlementaire et les 22 députés qui ont choisi de rallier l'UMP pour conserver leur siège à l'Assemblée nationale aux prochaines élections législatives. Bien plus qu'un handicap, cela constitue une force pour le nouveau Modem qui va pouvoir faire monter en première ligne de nouvelles figures politiques de nouvelles idées et une certaine liberté. François Bayrou perd peut-être ses députés mais gagne des adhérents qui se rallient à sa ligne politique et à la droiture à laquelle il se conforme. Les actuelles manifestations et autres AG montrent bien le clivage de la gauche entre antilibéraux et soicio-démocrates. Le centre avance et n'a pas besoin de tourner en rond autour de sa modernisation. Celle-ci est en route, sa trajectoire est claire et peut créer une dynamique intéressante pour la gauche qui va devoir enfin choisir entre la démocratie sociale et l'antilébéralisme. L'enlisement du parti socialiste dans ses vieux débats et ses nécroses politiques en fait regarder plus d'un vers le Modem. Toute une partie de la gauche a vocation à travailler avec le centre pourvu qu'elle aie le courage de dire ce qu'elle est. J'ai déja écris ici mon enthousiasme à l'égard des propos de Rocard, Kouchner ou Strauss-Kahn tenu dans ce sens. Il faut aller maintenant au bout des choses, même si cela doit coûter la vie au Parti socialiste. La gauche n'a aujourd'hui plus de vision du monde. La campagne fut une campagne contre et non pour un projet. Nous avons été des pionniers à quitter le PS au premier tour pour soutenir François Bayrou, la brèche est ouverte, vous n'avez qu'à l'emprunter.
10 mai, 2007
AG anti-Sarkozy à la Sorbonne: cela ne rime à rien...
Hier les étudiants de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ont voté la grêve du site de Tolbiac, et une assemblée générale était convoquée cet après-midi à la Sorbonne pour débattre d 'une mobilisation contre Nicolas Sarkozy. Il me semble important de rappeler ici, comme cela a été fait, que Nicolas Sarkozy a été élu, qu'il sera président pendant cinq ans et qu'il faut que celà reste ainsi, sauf à assumer une volonté d'en finir avec la démocratie électorale, au quel cas, il faut le dire. Beaucoup de bétises ont été dites, beaucoup de procès d'intention ont été faits, et beaucoup d'intolérance s'est faite jour de la part de certains de ceux qui entendent défendre la démocratie mais ne respectent pas l'expression des quelques courageux venus défendre la mise en place du programme de Nicolas Sarkozy. A voir cette AG aujourd'hi, je cromprends pourquoi Nicolas Sarkozy a été élu. Pour critiquer des réformes, il faut que des réformes soit entreprises, pour que des réformes soient entreprises, il faut un gouvernement, et pour nommer un gouvernement, il faut que le nouveau président soit investi. Ce qui n'est pas encore le cas. Ce sont des projets dans le vent qui sont discutés. Certains avouent agir par peur, cela n'est pas le comportement d'un citoyen responsable, mais d'un sujet d'Ancien Régime. Nous devons agir sur la base de projets réels et non sur le fantasme de déclarations électorales. Je ne vois dans cette démarche que beaucoup d'ignorance et de malhonneteté intellectuelle. On ne combat pas le projet de Nicolas Sarkozy en réaction, mais en allant de l'avant, en faisant des propositions claires et en formulant un véritable projet d'avenir. C'est ce qui a manqué à la gauche pour l'emporter. Le plus important n'est pas aujourd'hui les réformes qu'un gouvernement qui n'est pas encore formé proposera à une assemblée qui n'est pas encore élue, mais bien l'election de cette Assemblée nationale, qui est le contre-pouvoir naturel du pouvoir exécutif. La façon la plus efficace de lutter contre la politique de Nicolas Sarkozy est d'offrir à l'Anssemblée nationale une opposition véritable et créatrice de projet.
09 mai, 2007
Chirac au Sénat? "what do you want" Mister President?
"Rien ne pèse tant qu'un secret:
Le porter loin est difficile aux dames,
Et je connais sur ce fait,
Bon nombre d'hommes qui sont femmes..."
Alors que Jacques Chirac a présidé aujourd'hui son dernier Conseil des ministres, il est difficile de l'imaginer prendre sa retraite politique, de retourner en Corrèze et cultiver son jardin. Cet homo politicus là est d'une autre trempe. Le bruit court dans les milieux informés - avec une ironie gourmande - que Jacques Chirac peut envisager de se présenter l'année prochaine aux élections partielles du Sénat pour lesquelles une circonscrition de Corèze est concernée, et dans laquelle le sénateur en place a annoncé qu'il ne se représenterait pas... Valéry Giscard-d'Estaing a connu une longue carrière de parlementaire et d'élu régional après son mandat présidentiel. RIen n'est donc impossible. Un homme qui comme Chirac qui a toujours courru après le pouvoir, va-t-il alors lacher le morceau, alors qu'il peut retrouver un mandat de cinq ans et prendre la présidence de l'une des deux chambres du Parlement? Les sentiments de Jacques Chirac pour Nicolas Sarkozy sont évidents... La rupture envisagée n'est pas acceptable pour lui, tout comme l'infléchissement de son discours en faveur du Front National. Alors celui qui est encore président de la République pour quelque jours va-t-il laisser passer cette occasion de mettre les bâtons dans les roues de son successeur jusqu'au bout et de conserver une immunité judicaire d'autant plus que son image est restée très bonne dans l'opinion publique?
Je me sens soudain très chiraquien...
Le porter loin est difficile aux dames,
Et je connais sur ce fait,
Bon nombre d'hommes qui sont femmes..."
Alors que Jacques Chirac a présidé aujourd'hui son dernier Conseil des ministres, il est difficile de l'imaginer prendre sa retraite politique, de retourner en Corrèze et cultiver son jardin. Cet homo politicus là est d'une autre trempe. Le bruit court dans les milieux informés - avec une ironie gourmande - que Jacques Chirac peut envisager de se présenter l'année prochaine aux élections partielles du Sénat pour lesquelles une circonscrition de Corèze est concernée, et dans laquelle le sénateur en place a annoncé qu'il ne se représenterait pas... Valéry Giscard-d'Estaing a connu une longue carrière de parlementaire et d'élu régional après son mandat présidentiel. RIen n'est donc impossible. Un homme qui comme Chirac qui a toujours courru après le pouvoir, va-t-il alors lacher le morceau, alors qu'il peut retrouver un mandat de cinq ans et prendre la présidence de l'une des deux chambres du Parlement? Les sentiments de Jacques Chirac pour Nicolas Sarkozy sont évidents... La rupture envisagée n'est pas acceptable pour lui, tout comme l'infléchissement de son discours en faveur du Front National. Alors celui qui est encore président de la République pour quelque jours va-t-il laisser passer cette occasion de mettre les bâtons dans les roues de son successeur jusqu'au bout et de conserver une immunité judicaire d'autant plus que son image est restée très bonne dans l'opinion publique?
Je me sens soudain très chiraquien...
08 mai, 2007
"Donnez-nous un roi qui se remue" ou chronique annoncée de la présidence de Nicolas Sarkozy, par Jean de La Fontaine
Les grenouilles se lassant
De l'état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique:
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.
Or c'était un soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui, de le voir s'aventurant,
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant;
Une autre la suivit, une autre en fit autant:
Il en vint une fourmilière;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du roi.
Le bon sire le souffre et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue:
«Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue.»
Le monarque des dieux leur envoie une grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir;
Et grenouilles de se plaindre.
Et Jupin de leur dire:« Eh quoi? votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement;
Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fut débonnaire et doux
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire.»
Jean de La Fontaine, "Les Grenouilles qui demandent un roi", Fables
06 mai, 2007
Sarkozy président: la gauche doit maintenant faire un choix
Alors voilà, c'est fait, Nicolas Sarkozy est élu président de la République avec 53% des voix. On pourra dire que c'est de la faute au méchant Bayrou qui n'a pas appelé a voter explicitement pour Ségolène Royal, des militants du PS qui ont investi Ségolène Royal, ou de celle-ci pour toutes les bourdes faites... Bref, toutes les excuses sont bonnes... Il n'en est pas moins que la chose est faite, que le PS n'a pas su mobiliser autour d'un projet, ou d'avoir un projet, ayant déja presque réuni au premier tour l'ensemble des voix de gauche. L'adversaire aujourd'hui ce n'est pas un homme mais une vision du monde, une culture, des choix de société que nous refusons, contre lesquels il nous faut lutter et imposer nos valeurs et nos choix. La question est donc de savoir comment le PS va enfin entreprendre sa réforme politique et affirmer ouvertement un choix pour la social-démocratie, c'est à dire travailler à ce projet de société avec François Bayrou et tout ceux qui ont voté pour lui au premier tour.
"Quelque chose s'est levé qui ne s'arrêtera pas" dit-elle. Je l'espère, et j'espère aussi que nous parlons tous de la même chose. Il faut aujourd'hui un véritable projet de société pour l'opposition. La démocratie participative, le dialogue, la compassion ne suffisent pas, il y a une vision du monde à contruire, à recontruire. La "renovation de la gauche et les nouvelles convergences au-delà de ses frontières actuelles", voilà peut êtreune leçon qui a été tirée et un appel évident au Mouvement démocrate de François Bayrou. La confiance et l'enthousiasme qu'elle me demande de garder ne sera, de toute façon, qu'à ce prix là. J'ose croire que la rupture avec la gauche nécrosée ne se fera pas attendre pour cela. Non Bertrand Delanoë ce n'est pas l'espérance qui est né autour de Ségolène Royal, mais bien la résignation, le choix du moins pire. Dominique Strauss-Kahn a raison, c'est au premier tour que la gauche a perdu les élections, le PS n'a pas su faire la rénovation social-démocrate attendue. Celà fait trois fois de suite, je veux dire que dans 5 ans, une personne de 17 ans, n'aura connu qu'un Président de droite.
Pour ceux qui en doutaient, la Marseillaise qui vient de précéder le discours de Nicolas Sarkozy témoigne concrètement que ces électeurs sont des personnes de conviction, qui croient en lui, qui adhèrent profondément à ses idées et qui partagent sa vision du monde. C'est pour celà aussi que Sarkozy a gagné. Je ne partage pas aujourd'hui sa fierté d'être Français, pour moi la patrie est un horizon dépassé. Non cette victoire n'est pas celle des valeurs qui nous rassemblent puisque nos valeurs ne sont pas les votre. Je refuse la nation et l'identité nationale. Cela n'est pas un changement, mais une réaction. Le vrai changement c'est l'identité européenne. Je vous rend votre appel de m'unir à vous pour le changement que vous nous proposez. Vous dénonczr la concurrence des mémoires non pas au profit de l'histoire mais au profit d'une mémoire choisie lorsque vous en appelez à l'amitié avec les Etats-Unis en raison des souffrances partagées dans le passé. Vous voulez une Union mediterranéenne comme dans les années 1950, les Etats-Unis voulaient une Union européenne. Ce n'est pas cela le co-développement. Moi je veux une union Euro-méditerranéenne car c'est cela notre culture. Vous parlez au monde au nom de la France, mais comment parler à "l'Humlanité" en faisant de l'identité nationale celle qui est pour vous la base de l'individu? La Marseillaise est bien belle chantée en choeur, mais mon hymne est un texte de Schiller sur une musique de Beethoven. C'est celà aussi notre différence de valeurs. François Fillon voit comme un symbole la fête de ce soir place de la Concorde, faisant directement référence à la Révolution française. Mais de quel symbole parle-t-il? Su la place de la Concorde, je veux dire sur la place de la Révolution était installé la guillotine. Couper dans le vif, est-ce cela le changement dont nous parle Sarkozy? Quelles têtes veut-il faire tomber?
Victoire de l'infrapolitique en Turquie: un exemple à suivre
Je viens de lire dans le New-York Times la bonne nouvelle d'Ankara: le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, soutenu par le gouvernement et la majorité islamiste modérée du Parlement vient de retirer sa candidature à la présidence de la République sur la pression des Stanbouliotes et des partis laïcs et démocratiques. Voici donc une nouvelle victoire de l'infrapolitique en Europe. Infrapolitique? Oui, oui, j'assume le barbarisme. On appelle infrajudicaires les pratiques qui permettent de régler un conflit sans avoir besoin de médiation judiciaire, ce qui peut aller de la vendetta au compromis financier. Alors, j'appelle ici infrapolitique, les pratiques qui permettent la régulation d'un conflit sans avoir besoin de passer par le rapport de force électoral ou physique. L'infrapolitique est, me semble t'il, l'une des marques de la modernité politique.
Il y a peu, l'Ukraine et la Géorgie avaient déja renversé des leur président par une simple désobaissance civique. En remontant un peu plus loin la révolution tchécoslovaque du "Printemps de velours" avait marqué les commentateurs et était non sans rappeler le printemps de Prague de 1968, lequel avait toutefois été un échec, comme avant lui la révolte de Budapest en 1956. Il semble alors que nos régimes ont acquis une certaine maturité dans ce domaine, qui implique la prise de conscience d'un peuple qu'il est seul à disposer de sa liberté et des gourvernements d'une certaine responsabilité civique qui fait laisser les chars dans les casernes et les armes dans leurs placards. Pour en revenir à la Turquie, tout a commencé par un boycott de l'élection présidentielle (le président turc est élu par le parlement) par les partis d'opposition à l'AKP, puis la descente dans les rues d'Istanbul d'1,2 million de personnes, la Cour Suprême saisie de l'affaire et l'annulation par elle du procession électoral pour convoquer des législatives anticipées. L'amrée qui s'était "émue" a été renvoyé chez elle par les parti laïcs et aujourd'hui enfin, Erdogan et l'AKP font marche arrière.
Je sais que je ne fais pas l'unanimité sur la Turquie et que ma turquophilie ne me rend pas crédible aux yeux de beaucoup, mais je trouve exemplaire la façon dont les Turcs viennent de gérer leur crise politique depuis deux semaines. Il semble que non seulement nous sommes sorti d'une période ou l'armée devait intervenir pour rétablir la démocratie, mais aussi que nous sommes entré dans une démocratie moderne, dans laquelle l'infrapolitique joue un rôle de premier plan, ce qui donc suppose la politisation des citoyens et la prise de conscience par le gouvernement de sa responsabilité. Alors que l'on craint, en France, des émeutes pour ce soir ou pour les jours à venir, arrêtons d'être orgueilleux et regardons ce que vient de faire la Turquie. Que ceux qui protestent le fassent avec la même intelligence, et que ceux qui gouvernement prennent conscience que, comme le dit avec raison le candidat Sarkozy, "l'élection ne lave pas", c'est à dire qu'elle ne permet pas tout, et en premier lieu de rendre des comptes.
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"a voté..." ou a choisi son adversaire?
Ca y est, j'ai voté. J'ai quitté le barbecue dominical pour rentrer à Paris en début d'après-midi et glisser le bulletin dans l'urne intallé dans la petite école primaire de la rue Saint Jacques, à l'irrésistible charme tertio-républicain. J'ai donc voté pour Ségolène Royal, sachant que quoiqu'il arrive je ne sauterai pas au plafond ce soir, et que mon arrondissement votera majoritairement pour Sarkozy. Mais bon, si j'en crois les résultat officiel, on a quand même une petite chance pour les législatives, puisque tout laisse envisager des triangulaire UMP-UDF-PS et qu'avec un peu de chance, les responsable UDF et PS sauront faire ce qu'une grande partie de leuyr sympathisants souhaite, c'est à dire un accord électoral. Reste bien entendu les irrécupérables- je parle des arrondissements... on pourrait confondre... - à savoir le VIIème qui dès le premier tour à donné 56% de ses voix à Sarkozy et le XVIème et ses quelques 64% accordés au candidat de l'UMP...
Bref je suis allé voter en même temps que Jean-Luc Lemoine, je sais on s'en fout, mais putain qu'est-ce qu'il est grand... J'ai voté et je ne serai pas content, car si par extraordinnaire Ségolène l'emporte, je ne suis pas tres optimiste sur la capacité qu'à le PS à gouverner avec l'UDF, vers lequel bon nombre de ses électeurs ont voulu attiré son regard au premier tour. Je ne suis pas d'accord pour institutionaliser une démocratie d'opinion, ni pour une politique du sensible et de la compassion et une société qui ne bougera pas, parce que le PS, tel qu'il est aujourd'hui, ne peut pas la réformer. Je ne suis pas optimiste, parce que si Sarkozy passe, il y aura sans doute quelques "émotions", qui sait, peut être des révoltes dans les mois à venir, ou une grêve générale comme semble le désirer Michel Kaplan... Bref, les choses ne vont pas s'arrêter là. Je pense aussi à ce sentiment de tournant culturel que j'essaie de décrire bien maladroitement depuis quelques temps, qui pour moi est historiquement au moins aussi important que 1981, et qui me fait peur, qui nous entraine dans une société vers laquelle nous ne voulons pas aller.
L'élection de Nicolas Sarkozy, ce soir, aura peut-être l'effet positif de créer une rupture culturelle salvatrice, un affrontement intellectuel enfin et une vraie contetation qui ne soit pas uniquement dirigée pour la conservation d'un statut privilégié attribué à tel ou tel corps, mais pour une vision du monde, une question de valeurs, d'idées et non d'opinions, un horizon d'attente autre que la gestion pragmatique de nos vies au jour le jour, la possibilité révélée, enfin, de transcender nos considérations temporelles. Si Sarkozy l'emporte, je ne serai pas en résistance contre lui pour conserver ce qui est aujourd'hui, mais en confrotation, dès que cela sera nécessaire pour défendre le monde que j'éprouve comme étant juste. Finalement aujourd'hui, certains d'entre nous n'ont fait que choisir leur adversaire. J'en fait parti. J'ai choisi Ségolène Royal.
Bref je suis allé voter en même temps que Jean-Luc Lemoine, je sais on s'en fout, mais putain qu'est-ce qu'il est grand... J'ai voté et je ne serai pas content, car si par extraordinnaire Ségolène l'emporte, je ne suis pas tres optimiste sur la capacité qu'à le PS à gouverner avec l'UDF, vers lequel bon nombre de ses électeurs ont voulu attiré son regard au premier tour. Je ne suis pas d'accord pour institutionaliser une démocratie d'opinion, ni pour une politique du sensible et de la compassion et une société qui ne bougera pas, parce que le PS, tel qu'il est aujourd'hui, ne peut pas la réformer. Je ne suis pas optimiste, parce que si Sarkozy passe, il y aura sans doute quelques "émotions", qui sait, peut être des révoltes dans les mois à venir, ou une grêve générale comme semble le désirer Michel Kaplan... Bref, les choses ne vont pas s'arrêter là. Je pense aussi à ce sentiment de tournant culturel que j'essaie de décrire bien maladroitement depuis quelques temps, qui pour moi est historiquement au moins aussi important que 1981, et qui me fait peur, qui nous entraine dans une société vers laquelle nous ne voulons pas aller.
L'élection de Nicolas Sarkozy, ce soir, aura peut-être l'effet positif de créer une rupture culturelle salvatrice, un affrontement intellectuel enfin et une vraie contetation qui ne soit pas uniquement dirigée pour la conservation d'un statut privilégié attribué à tel ou tel corps, mais pour une vision du monde, une question de valeurs, d'idées et non d'opinions, un horizon d'attente autre que la gestion pragmatique de nos vies au jour le jour, la possibilité révélée, enfin, de transcender nos considérations temporelles. Si Sarkozy l'emporte, je ne serai pas en résistance contre lui pour conserver ce qui est aujourd'hui, mais en confrotation, dès que cela sera nécessaire pour défendre le monde que j'éprouve comme étant juste. Finalement aujourd'hui, certains d'entre nous n'ont fait que choisir leur adversaire. J'en fait parti. J'ai choisi Ségolène Royal.
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05 mai, 2007
Musicagenade: pour ces valeurs
O Freunde, nicht diese Töne!
Sondern laßt uns angenehmere
anstimmen und freudenvollere.
Freude!
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!
Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Brüder,
(original de Schiller :
Was der Mode Schwert geteilt;
Bettler werden Fürstenbrüder,)
Wo dein sanfter Flügel weilt.
Wem der große Wurf gelungen,
Eines Freundes Freund zu sein;
Wer ein holdes Weib errungen,
Mische seinen Jubel ein!
Ja, wer auch nur eine Seele
Sein nennt auf dem Erdenrund!
Und wer's nie gekonnt, der stehle
Weinend sich aus diesem Bund!
Freude trinken alle Wesen
An den Brüsten der Natur;
Alle Guten, alle Bösen
Folgen ihrer Rosenspur.
Küsse gab sie uns und Reben,
Einen Freund, geprüft im Tod;
Wollust ward dem Wurm gegeben,
und der Cherub steht vor Gott.
Froh, wie seine Sonnen fliegen
Durch des Himmels prächt'gen Plan,
Laufet, Brüder, eure Bahn,
Freudig, wie ein Held zum Siegen.
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!
Brüder, über'm Sternenzelt
Muß ein lieber Vater wohnen.
Ihr stürzt nieder, Millionen?
Ahnest du den Schöpfer, Welt?
Such' ihn über'm Sternenzelt!
Über Sternen muß er wohnen.
La section finale répète :
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium/
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!
04 mai, 2007
Demain Sarkozy, et après?
Les sondages publiés aujourd'hui sont assez explicites, avec parfois 9 points d'écart, il y a fort à parier que dimanche, Nicolas Sarkozy sera élu président de la République. Bien entendu rien est fait comme il est convenu de dire, la mobilisation générale dans laquelle Ségolène Royal met ses derniers espoirs arrivera peut être. Je l'espère. J'ai échangé quelques mesages aujourd'hui avec un ami de lycée, qui m'a dit "tout sauf Ségo", que je me faisais "toute une montagne de ce minus" (Sarkozy), et que peu de choses avaient finalement changer depuis cinq ans. Il faut pour moi reconnaitre à Jacques Chirac d'avoir toujours tout fait pour brider Sarkozy, de ne lui pas avoir laissé les mains libres. Mais pourtant, quoi que mon ami on pense, beaucoup de choses ont changé depuis cinq ans.
Une société ou il est devenu plus respectable d'entrer dans la police que d'entrer dans l'éducation me pose problème. Lorsque quelqu'un intègre la police vous entendez souvent: "ah c'est bien il s'en est sorti". Lorsqu'une autre personne devient professeur c'est souvent sousentendu parce qu'il n'a rien pu faire d'autre. Devenir policier c'est avoir des couilles (je parle aussi pour les policières), symboliser l'autorité et les valeurs viriles de retours en force aujourd'hui. Devenir prof c'est être planqué, laxiste et, comble de la perversion avoir, un certain penchant les idées et les mots. G. Mosse écrivait que la virilité c'est la violence admise et banalisée. Je décris celà sans ironie, car je sais que beaucoup seront d'accord avec ça, non pas pour le dénoncer, mais pour l'approuver. Une société ou la sécurité devient plus importante que la conservation des libertés me pose problème. Sarkozy ne crois pas à la liberté, il ne croit pas au libre-arbitre, il croit aux gènes...
Pourtant les électeurs de Sarkozy sont des gens ordinnaires, comme ses adversaire. Nous les croisons dans la rue, ils sont parfois nos amis de lycée, nos amants, nos maitresses, parfois les personnes avec qui nous partageons notre vie. Et pourtant ils ont fait le choix pour nous inacceptable de voter pour Nicolas Sarkozy, ils ont fait le choix d'une société qui n'est pas celle que nous voulons, et avec laquelle nous sommes prêt à rompre. Mais y sommes nous prêts? Que feront nous demain lorsqu'il sera investi? Allons nous entrer dans le rang? désobéir? nous exiler? Oui, nous exiler? Cette élection est pour moi, et pour d'autre je pense, un choix culturel peut être plus importnat encore que 1981. Alors, demain Sarkozy, et après?
Une société ou il est devenu plus respectable d'entrer dans la police que d'entrer dans l'éducation me pose problème. Lorsque quelqu'un intègre la police vous entendez souvent: "ah c'est bien il s'en est sorti". Lorsqu'une autre personne devient professeur c'est souvent sousentendu parce qu'il n'a rien pu faire d'autre. Devenir policier c'est avoir des couilles (je parle aussi pour les policières), symboliser l'autorité et les valeurs viriles de retours en force aujourd'hui. Devenir prof c'est être planqué, laxiste et, comble de la perversion avoir, un certain penchant les idées et les mots. G. Mosse écrivait que la virilité c'est la violence admise et banalisée. Je décris celà sans ironie, car je sais que beaucoup seront d'accord avec ça, non pas pour le dénoncer, mais pour l'approuver. Une société ou la sécurité devient plus importante que la conservation des libertés me pose problème. Sarkozy ne crois pas à la liberté, il ne croit pas au libre-arbitre, il croit aux gènes...
Pourtant les électeurs de Sarkozy sont des gens ordinnaires, comme ses adversaire. Nous les croisons dans la rue, ils sont parfois nos amis de lycée, nos amants, nos maitresses, parfois les personnes avec qui nous partageons notre vie. Et pourtant ils ont fait le choix pour nous inacceptable de voter pour Nicolas Sarkozy, ils ont fait le choix d'une société qui n'est pas celle que nous voulons, et avec laquelle nous sommes prêt à rompre. Mais y sommes nous prêts? Que feront nous demain lorsqu'il sera investi? Allons nous entrer dans le rang? désobéir? nous exiler? Oui, nous exiler? Cette élection est pour moi, et pour d'autre je pense, un choix culturel peut être plus importnat encore que 1981. Alors, demain Sarkozy, et après?
03 mai, 2007
Arrestation musclée devant la Sorbonne: que vaut pour nous notre liberté?
Nous étions assis sur les pelouses du Jardin du Luxembourg quand Damien reçoit un coup de téléphone qui le prévient que deux étudians en licence de philosophie viennent de se faire arrêter par la police de façon assez musclée. Ces deux étudiants se seraient pris à une jeune femme distribuant des tracts de Nicolas Sarkozy à la porte de la Sorbonne, le ton serait monté et les tract de la jeune fille arrachés de ses mains et jeter par terre. Celle-ci ne s'en étant pas laissée compter à appeler la police qui serait intervenu en moins de deux, avec l'aide du Rectorat qui aurait fermé les portes de l'université pour empêcher aux étudiants de s'y réfugier. Drôle de conceptiuon du droit d'asile univisitaire... Ah cette nouvelle, nous sommes retourné vers la Sorobnne et mes amis sont partis rejoindre le petit comité de soutien spontanément constitué devant le commisariat du Vème Arrondissement.
En fin d'après-midi, lorsque j'ai rejoins la compagnie pour voir où ils en étaient et essayer de comprendre un peu mieux ce qui s'était passé, j'ai senti quelques regards un peu trop rapidement accusateurs et entendu des remarques qui lorsqu'elles ne sont pas le fait de la malhonneteté, ne peuvent être que celui de la passion. Je n'ai pas vu dans tout ça un empechement de protester contre Sarkozy. C'est bien la liberté de la militante de l'UMP qui a été baffouée. Il m'a semblé alors, et il me semble toujours, que je n'avais pas à cautionner leur action. Compte tenu des informations qui m'ont été rapportées, il est vrai qu'il est difficile de justifier une arrestation, et surtout une arrestation comme elle a été menée. Je condamne bien entendu cette réaction policière disproportionnée et la garde à vue qui s'en est suivie. Je pense aussi que les deux étudiants en philosophie ne sont pas condamnés, il ne faut pas l'oublier, qu'aucun procureur n'a plaider contre eux et n'a encore rien réclamé. Il y aurait un procès, la police peut être désavouée, nous ne sommes pas là pour rendre la justice à sa place. Je hais les jury populaires.
A partir de dimance, nous aurons peut-être à combattre une politique que nous réprouvons, à défendre des libertés qui seront mises en cause, à contester une surveillance et une menace légale que nous trouverons illégitime. Il est d'autant plus important d'être juste et de penser nos actes et non de réagir à vif. La République que nous voulons doit être une République de la vertu ou ce ne sera rien. Je crois en cette vertu, aussi exigente soit-elle à l'égard de nos pulsions, mais sans cette exigence je ne serai pas à vos côtés. Nous pouvons critiquer, manifester et même agir avec violence, mais il faut que celà soit juste, quelque soit le comportement de nos adversaires. Contre quelle vision du monde protestons si pour faire obstacle à Sarkozy nous nous attaquons à la liberté de ses militants? Quelle conception avons nous de la liberté et que vaut-elle si nous l'entravons sous prétexte de la sauvegarder?
En fin d'après-midi, lorsque j'ai rejoins la compagnie pour voir où ils en étaient et essayer de comprendre un peu mieux ce qui s'était passé, j'ai senti quelques regards un peu trop rapidement accusateurs et entendu des remarques qui lorsqu'elles ne sont pas le fait de la malhonneteté, ne peuvent être que celui de la passion. Je n'ai pas vu dans tout ça un empechement de protester contre Sarkozy. C'est bien la liberté de la militante de l'UMP qui a été baffouée. Il m'a semblé alors, et il me semble toujours, que je n'avais pas à cautionner leur action. Compte tenu des informations qui m'ont été rapportées, il est vrai qu'il est difficile de justifier une arrestation, et surtout une arrestation comme elle a été menée. Je condamne bien entendu cette réaction policière disproportionnée et la garde à vue qui s'en est suivie. Je pense aussi que les deux étudiants en philosophie ne sont pas condamnés, il ne faut pas l'oublier, qu'aucun procureur n'a plaider contre eux et n'a encore rien réclamé. Il y aurait un procès, la police peut être désavouée, nous ne sommes pas là pour rendre la justice à sa place. Je hais les jury populaires.
A partir de dimance, nous aurons peut-être à combattre une politique que nous réprouvons, à défendre des libertés qui seront mises en cause, à contester une surveillance et une menace légale que nous trouverons illégitime. Il est d'autant plus important d'être juste et de penser nos actes et non de réagir à vif. La République que nous voulons doit être une République de la vertu ou ce ne sera rien. Je crois en cette vertu, aussi exigente soit-elle à l'égard de nos pulsions, mais sans cette exigence je ne serai pas à vos côtés. Nous pouvons critiquer, manifester et même agir avec violence, mais il faut que celà soit juste, quelque soit le comportement de nos adversaires. Contre quelle vision du monde protestons si pour faire obstacle à Sarkozy nous nous attaquons à la liberté de ses militants? Quelle conception avons nous de la liberté et que vaut-elle si nous l'entravons sous prétexte de la sauvegarder?
Pas si Royal que ça....
Le débat d'hier n'avait pour moi qu'un un but, savoir si je voterai blanc ou pour Ségolène Royal. Intellectuellement, on est bien loi d'un débat entre Giscard et Mitterrand ou Mitterrand et Chirac, mais ça on commence à en avoir l'habitude. Ségolène Royal ne s'est pas faite dévorer comme on pouvait le craindre. Thé, tablette de Crunch, c'est parti pour le débat. Tout se passe bien, Royal ne dit pas trop de connerie mise à part une vague proposition démagogique qui viserait à raccompagner les femmes fonctionnaires, la nuit, après leur service... Ridicule. Au milieu d'un certains vide, quelques propositions interessantes, une colère finte mais opportune, tout se passe bien elle a tenu. Les deux candidats ont trois minutes chacun pour conclure, et là, elle n'a pas pu s'en empecher... Voilà qu'elle regarde la caméra avec un sourire forcé et des propos hors-de-propos: la femme, les enfants, la famille, Angela... Navrant... Ses expériences personelles prennent le pas sur les valeurs de la République, sur celles de son programme.
Je relève une mesure interessante, qui serait de rétablir pour la rentrée 2007, tous les postes à l'éducation nationale supprimés depuis 2002. Mitterrand avait titularisé les vacataires, rien de neuf donc, mais une mesure qui me semble nécessaire. En matière d'éducation cependant, les bonnes intentions semblent difficiles à tenir. Augmenter le nombre de professeurs pour finir avec des classes de 17 élèves, bien que j'ai cru comprendre que les classes de 30 obtenaient généralement les meilleurs résultats dans le secondaire, celà pose tout concrètement un problème de place, de salle pour absorber la multiplication des classes, hors nous savons que les colleges et lycées sont souvent pleins comme des oeufs. Il faudrait donc en construire de nouveaux... Et les fonds dans tout ça?
Je crois sincèrement qu'hier Sarkozy a été meilleur que Royal, mais meilleur ne signifie pas juste. Je pense que pour quelques mesures et surtout la réforme des institutions et l'accent mis sur la recherche fondamentale, je voterai pour Ségolène Royal dimanche prochain. Elle propose de reprendre les choses en mains, et je suis de ceux qui pense que la cinquième République a fait son temps... Après ils faudra se mettre d'accord sur les principes d'une sixième, et ça ce n'est pas gagné. Pour ceux qui croient encore que la Quatrième République fut un échec, sachez que l'historiographie actuelle est en train de revaloriser considérablement son image. Elle a permis la sortie de la guerre, a accompagné la reprise économique, a enfin lancé la construction européenne, a commencé la décolonisation, pour une République que les ignards disent "inerte"...
Bon finalement je n'avais plus assez de Crunch pour Docteur House...
Tiens, je viens d'entrendre sur Europe 1 que Bayrou ne votera pas pour Sarkozy...
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01 mai, 2007
Dans tout son art, Michel Kaplan invite à voter pour Ségolène Royal
Et dire que je suis passé à côté de ça. Comme vous l'avez vu dans les commentaires de mon dernier billet, un internaute bienveillant nous a invité à regarder cette petite vidéo d'une intervention de Michel Kaplan le Grand - professeur d'histoire byzantine à Paris I, et ancien président de cette Maison - exposant les raisons pour lesquelles il votera pour Ségolène Royal.
Tout étudiant qui a eu Michel Kaplan comme professeur ne peut garder de lui qu'une image assez complexe, celle d'un chercheur formidable qui joue les acariâtes et les ours mal-léchés très exigeants, qui se fait plaisir à faire des cours sur le vin à Byzance, à comparer Grégoire Pakourinos à l'abbé Pierre quelques heures après sa mort, à taper sur Sarko et à torturer ses étudiants par des cours aussi passionnants qu'imprenables en note. Mais je crois qui quiconque a eu Michel Kaplan comme professeur, n'a pu qu'en devenir meilleur. Et je sais de quoi je parle... il a osé me mettre un 3,5... Sans rancune aucune, j'ai écouté tout celà avec un grand intérêt, et il fait parti de ceux qui on marqué quelques point pour me faire voter Royal plutot que blanc.
Tout étudiant qui a eu Michel Kaplan comme professeur ne peut garder de lui qu'une image assez complexe, celle d'un chercheur formidable qui joue les acariâtes et les ours mal-léchés très exigeants, qui se fait plaisir à faire des cours sur le vin à Byzance, à comparer Grégoire Pakourinos à l'abbé Pierre quelques heures après sa mort, à taper sur Sarko et à torturer ses étudiants par des cours aussi passionnants qu'imprenables en note. Mais je crois qui quiconque a eu Michel Kaplan comme professeur, n'a pu qu'en devenir meilleur. Et je sais de quoi je parle... il a osé me mettre un 3,5... Sans rancune aucune, j'ai écouté tout celà avec un grand intérêt, et il fait parti de ceux qui on marqué quelques point pour me faire voter Royal plutot que blanc.
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