17 avril, 2007
Virginia Tech: à propos du second amendement...
"Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé."
Le second amendement de la constitution américaine est l'un des dix articles du Bill of rigths proposé par le premier Congrés américain du 25 septembre 1789 et ratifié le 15 décembre 1791. Cet amendement ,qui nous choque tant aujourd'hui, doit être replacé dans son contexte pour être compris. En tant que second amendement, il est l'un des points fondamentaux de la constitution américaine, hors celle-ci est rdigée à l'issue d'une guerre civile, transformée en guerre d'indépendance qui a divisé les treize premières colonies d'Amérique. La liberté s'est acquise en Amérique par les armes contre l'Angleterre, et ces armes étaient portées par des hommes libres et non des militaires, des hommes se battant sur leur sol, si ce n'est même dans leur foyer. Pour les révolutionnaires amériaicns, les armées sont pour les tyrans, les milices pour les nations libres. L'attachement des Américains au second amendement n'est donc pas du seulement à un lobby commercial, comme on le dit trop rapidement, il est avant tout un élément de la culture politique américaine, profondément associé à leur liberté. Citoyenneté, liberté et armes vont en commun.
Aux Etats-Unis, la liberté est au bout du fusil. C'est cet élément préalable qu'il faut prendre en compte pour comprendre la possibilité des événements comme le massacre qui vient d'avoir lieu dans le campus de Virginia Tech par "a Boyscout type outfit". Le crime aurait d'abord été passionnel, celui d'une vengeance et d'une jalousie qui aurait ensuite dégénéré en "folie meurtrière". toutefois les lieux et les circonstances ne sont pas neutre. La scène commence dans un dortoire, lieu de l'intimité et donc de la vengeance sentimentale. Ce lieu s'inscrit dans un campus, c'est-à-dire celui d'une matrice générationelle, le cadre d'une initiation sociale pour un étudiant y entrant simple élève et en sortant pour entrer dans la vie active. C'est donc un lieu de transgression et de défoulement, normalement ritualisé. C'est donc aussi un lieu d'apprentissage de la citoyenneté, et à travers la citoyenneté on retrouve donc la notion de liberté associée au port d'arme. "Abattre celui qui menace" devient ambigue, c'est abattre pour sa patrie, pour ce que l'on possède et aussi pour ce que l'on aime. Le crime passionnel a compulsivement quelque chose à voir avec le patriotisme. La femme et la terre, l'amour et la liberté sont anthropologiquement liés.
Bien entendu ces quelques lignes ne constituent qu'un regard sur un élément particulier des événements survenus à Virginia Tech. Bien entendu le lobby des armes doit être critiqué, bien entendu les psychologues auront leur mot à dire, bien entendu, de multiples causes ont joué dans l'explosion de ce cocktail de violence. Et ne parlons même pas de la volonté individuelle de ce type d'acte... Il me semblait simplement important que l'on sache de quoi l'on parle lorsque l'on invoque la responsabilité du second amendement.
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