28 avril, 2007

Le débat Royal - Bayrou: un moment de modernisation de la vie politique


"Un moment de modernisation de la vie politique" c'est ainsi que Ségolène a qualifié "ce dialogue en toute liberté et en toute intelligence" - plus que son débat - avec François Bayrou, à son issue. Le débat a donc eu lieu malgré les pressions exercées par l'UMP et malgré l'avis des dinos conservateurs du P.S., qui ont tenté de s'y opposer. Bref il a eu lieu et c'est une bonne chose. Aurait-on voulu empecher deux personnes de discuter? Nous sommes tous encore libres de le faire et Ségolène Royal et François Bayrou comme tout autre individu. Une ségolène Royal détendue et un François Bayrou relaxé et plein d'humour, ça change, et les résultats sont là. Tout c'est bien passé et l'ensemble m'a semblé constructif. Une discussion politique est donc possible sans basses attaques et sans hypochrisie. Une référence pour celui qui viendra le 2 mai entre Royal et Sarkozy. En celà peut-être, ce débat est effectivement et déja un pas vers la modernité. Il ouvre du moins la porte des possibles, celle d'une véritable sociale-démocratie française.

Ce débat je l'attendais, et il ne m'a pas déçu. Les deux sont donc en grande partie sur la même longueur d'onde, ils ont une même vision du monde. Une nouvelle république, une dose de proportionnelle, des valeurs humanistes et une même considération de l'homme, d'est déjà ça. Puisque Ségolène nous en laisse juge, oui je pense qu'il y a plus de points de convergence que de divergence entre les deux candidats. La question est donc de savoir si les choses iront à leur terme. Emmanuelli relance ses humeurs séparatistes en proposant un grand parti de la gauche anti-lébérale. Cette gauche conservatrice est un poids mort pour les éléments modernes du P.S. S'il ne tombe pas de lui-même, il faudra s'en débarasser. Tout cela devra se faire après l'élection, et après l'élection seulement, tout comme François Bayrou devra se séparer des conservateurs à sa droite. Mais il semble que ceux-là partent tous seuls. Bon débaras.

François Bayrou ne donnera pas de consigne de vote, il s'y refuse et admet la liberté de ses électeurs. Sans doute dira-t-il, pour qui il votera - du moins l'a-t-il laissé entendre - ce qui est tout autre chose. Cependant, nous n'étions pas là devant une présidente et son Premier Ministre. François Bayrou ne semble pas parti pour accepter un ministère, ni même pour en réclamer un pour lui. Il se consacrera entièrement à la construction du Parti Démocrate qu'il va succéder à l'UDF. Reste cependant derrière tout cela la question des législatives prochaines. Les socialistes rendront-ils à Bayrou son soutien là ou les candidats du Parti Démocrates arriveront dans des triangulaires devant les candidats P.S.. Il est évident que c'est sur ce point que se diviseront les modernes et les conservateurs du P.S. Une bonne purge politique ne peut pas faire de mal.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est la gauche anti-libérale que tu traites de conservatiste?

D. a dit…

La dialectique marxiste, la conservation d'acquis sociaux qui totalement déphasés de l'évolution de la société se transforme en privilèges, le refus de réformer les choses, oui cela c'est du conservatisme, un bras mort dont il faut se séparer.

Anonyme a dit…

Alors que la "vrai" social-démocratie monte l'âge de départ à la retraite à 67 ans, oblige les chomeurs à travailler dans une branche qui n'est pas la leur, envoie des soldats en Irak à côté des américains, gouverne en grande coalition avec de catholiques intégristes et ne fais pas voter une loi sur l'union homosexuelle sous la pression du Vatican. Finalement il vaut mieux voter Sarkozy, ça revient au même !

D. a dit…

Voilà un commentaire bien intriguant qui ne site personne et vise tout le monde à la fois.

Pour ce qui est du départ à la retraite je ne lis pas ça dans le programme de Bayrou, si c'est lui qui est visé, et avoir 60 ans aujourd'hui ou en 1936, ce n'est plus la même chose.

Il est bien entendu préférable pour un chomeur de ne pas travailler que d'exercer une activité qui l'insert socialement...

J'ai entendu les choses les plus concrété sur l'adoption des enfants par un couple homosexuel dans le programme de Bayrou, à savoir le droit de reconnaitre un droit de tutelle sur l'enfant légitime de son partenaire par un conjoint.

Il y a longtemps que François Bayrou à rompu avec la dimention chrétienne de l'UDF en se posant lui-même contre l'idée qu'un parti pouvait revendiquer des valeurs religieuses en France.

Finalement voter Sarkozy? Espérons que ce rapprochement en effet libérera le P.S. de ses bras morts qui l'invalident, ou du moins de l'approximation si ce n'est de sa fainéantise intellectuelle.

Anonyme a dit…

Vous vous réclamez européen et vous ne savez pas déchiffrer les divers programmes des sociaux-démocrates européens (italiens, anglais, allemands pour les nommer) en restant bloqué sur les perspectives françaises ?
De plus il me semble à la lecture de votre blog que vous faites de l'histoire. Que diriez vous si au chomage on vous obligeait à faire de la mécanique, de la maçonnerie ou de la couverture... (et vice versa) car vous avez refusé les deux offres d'emploi précédentes (Harz IV en Allemagne) ? Que ces metiers desquels vous vous feriez virer au bout de 15 jours vous inserent socialement ? La question est celle de la vocation. Dans ce cas à quoi bon faire des études si c'est pour finir comme manoeuvre dans le BTP (croyez moi je sais de quoi je parle)
Vous utilisez le terme de "bras mort" à la manière d'un DRH qui parlerait d'employé, c'est curieux. Je comprends votre engagement anti-Sarkozy, mais avouez, et peut être que vous aurez davantage ma considération pusique vous assumerez, que vous êtes de droite plutôt que d'affirmer être de gauche et de prouver le contraire...
PS : pour un ouvrier du bâtiment avoir 60 ans en 1936 et en 2007 c'est pareil...

D. a dit…

Mes valeurs sont celles de radicalisme, je considère que celà c'est être de gauche aujourd'hui, mais placez moi où vous le voulez cela n'a pas d'importance.

Vous me parlez de vocation, mais on vit au pays des Schtroumpfs ou bien j'ai raté quelque chose? Qu'est ce que la vocation? Une inspiration divine? Un don de la nature? Un caprice? Une incapacité à faire autre chose? Puisque vous voulez savoir, j'ai fait de la mécanique, mais cela importe peu... et je me suis donné les moyens de faire ce que je voulais. La méritocratie aussi ça existe, tout n'est pas de la faute des méchants gouvernants qui ne veulent pas partager.

Oui travailler c'est déjà s'insérer socialement, cette intégration est certes différenciée selon le travail, mais elle est dejà plus importante que pour le chomage. La véritable question en tout celà est celle de la désutilité marginale du travail et pas celle de la vocation.

Lorsque je parle des bras mort, je parle des responsables socialistes qui s'oppose à la modernisation du P.S. est en aucun cas d'un salarié. Maintenant, je peux parler comme un DRH, je ne doute pas qu'il y ait des DRH tres pertinents.

Par contre je pense effectivement qu'il y a un décalage entre la qualification des individus et le métier que parfois ils exercent, mais cela est une question de formation et non de chomage. Voulez-vous dire qu'il faut préférer être au chomage que de faire un travail qui ne nous plait pas? Quel est se préjugé sur les métiers manuels qui rendraient les ouvriers moins heureux qu'un autre individu? Aucun patron n'a intérêt à engager un employé pour le virer au bout de 15 jours, c'est un non sens économique. Maintenant, il y a des patrons crétins autant que des ouvriers crétins, mais faut-il légiférer sur la connerie?

Quant à l'Europe, il ne me semble pas, vu la médiocrité lamentable de notre culture économique - et oui c'est là leprof qui s'exprime, j'en suis navré - nous puissions donner des leçons à qui que ce soit dans ce domaine.

Et non être ouvrier du batiment à 60 ans en 1936 n'est pas la même chose que de l'être aujourd'hui, la pénibilité du travail étant une valeur relative à la société dans laquelle elle s'inscrit, et la société française de 2007 et celle de 1936 ne sont pas les mêmes. Et je ne vous parle même pas de Darwin...

Anonyme a dit…

Là où vous faites preuve de condescendance c'est dans l'absence de compréhension de l'autre. Vous parlez de "bras mort" et de "modernisation" de manière téléologique. Il est amusant de vous voir dénoncer le marxisme et d'en emprunter les termes.
J'ai posé des parpaings pendant 4 ans , j'ai vu des gens que l'ANPE avait placés là et dont ce n'était pas le métier se faire virer au bout de 15 jours parce qu'ils ne pouvaient pas poser correctement le mortier et aligner leurs parpaings
Je parle de vocation oui j'y crois. Vous dites être professeur, l'avez vous fait par défaut ?
C'est vrai qu'en 1936 mon grand-père avait voté PC (le poids mort) pour avoir les 40 heures et les congés payés. Aujourd'hui les ouvriers travaillent 35 heures (les fainéants) mais ils meurrent toujours aussi jeunes.
La "modernisation" dont vous parlez ne monte pas les murs plus facilement (la caractéristique du bâtiment c'est que tout se fait encore à la main), elle peut juste apporter le progrès social.

D. a dit…

Je ne comprends pas pourquoi l'expérience personnel doit légitimer ou discriminer le discours, mais oui je suis professeur par défaut, parce que la recherche en France est un "passe-temps". Je ne vous dis pas partial parce que vous avez posé des parpaings, alors je vous pris d'éviter à mon égard ce genre de facilité.

Je n'ai pas ici critiqué les marxistes - quoique je ne vois pas la pertinance de la dialectique marxiste aujourd'hui - mais peut être certaines personnes qui s'en revendique - et à mon avis abusivement - mais ce n'est pas en celà. Et par définition, je ne vois pas comment on peut parler de façon téléologique du présent...

Je n'ai jamais dit que travailler 35h était de la fainéantise... ça c'est un procès d'intention que vous me faites.

La modernisation est effectivement affaire de progès social, mais aussi de progrès économique. Mais j'ai un peu l'impression que vous faites dépendre le bonheur de la condition sociale (navré de ne pas pouvoir parler de "classe" celà est pour moi hors de propos).