22 avril, 2007

Pour le second tour de l'élection présidentielle, Ségolène, il faudra venir chercher ma voix


On croit un peu trop vite que les hommes de gauche qui ont soutenu le projet politique de François Bayrou se rallierons sans broncher à Ségolène Royal, après s'être fait plaisir, pour voter contre Nicolas Sarkozy... Si les socialistes continuent à penser comme cela, c'est qu'ils n'ont vraiment rien compris à notre vote... Au second tour, mon suffrage ne sera pas du à Ségolène Royal. Si elle le veut, il faudra qu'elle vienne le chercher.

Je ne voterai pas utile, voilà un petit moment que je me positionne contre un tel comportement politique, et même si la vision de la société que propose Sarkozy m'est assez détestable, et, à vrai dire, me fait craindre beaucoup de choses en termes de liberté, et surtout un virage culturel comparale à celui que là France a connu en 1981, je ne voterai pas CONTRE lui, mais POUR un projet. Et J'attend toujours le projet de Ségolène Royal... La déclaration qu'elle a commis ce soir n'a rien pour me rassurer. Si elle ne décide pas à son tour de reprendre à son compte l'essentiel du projet de François Bayrou, elle n'aura pas mon vote, car sans cela, elle n'a pas de programme et aucune vision politique autre que cette détestable démocratie participative. Ségolène Royal, c'est un conservatisme moral reposant sur des valeurs morales désuettes. Et je dis, et écris cela depuis qu'elle fut ministre de la famille. Je ne choisirai pas le pragmatisme. Comme le dit Sarkozy, ce sont bien "deux visions de la société" et "deux façons de faire de la politique" qui s'opposent.

Des attitudes de certains socialistes, de certains membres de l'UDF, de François Bayrou aussi, me laissent toutefois espérer. J'espère que ce qui est possible deviendra réel. Beaucoup de choses dépendront de ce qu'elle dira, des positions qu'elle prendra, et de la confiance qu'elle m'inspirera. Elle appelle au rassemblement à son pacte présidentiel, mais en quoi serait-ce légitime, si, sur des raisons de principe, j'ai refuser de voter pour elle au premier tout? Cela voudrait dire que mon vote aujourd'hui ne vaut rien, et mes principes sont creux. Aujourd'hui elle n'a rien dit qui ne soit pour le mieux inutile. Ses positions sont de valider la majorité de ce que l'on pense, et elle ne m'inspire aucune confiance. Les socialistes n'ont pas connu de victoire ce soir, parce qu'il ont perdu des voix, lesquelles ont réfuté leur projet et ce sont investies dans un autre. Je ne reviendrai pas soutenir le parti socialiste parce que ce serait normal. Il faudra que celui-ci m'en donne envie, il faudra qu'il vienne me chercher, et j'ai cru comprendre que nous étions quelques-uns dans ce cas là.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce sera des gens comme toi qui seront responsables de la défaite de Ségolène Royal et de la France que fera Sarkozy. Arrêter avec vos grands principe et soyez un peux responsables.

D. a dit…

Certes, tout dépend de la façon dont nous considérons la politique. Pour moi c'est une question d'éthique et je ne veux pas soutenir une personne qui ne mérite pas de l'être.
J'ose encore rappeller ce qui ne parait pas être une évidence pour beaucoup... le vote n'est pas le seul moyen de protester et de s'opposer à quelqu'un. Les choses ne seront pas jouer si Sarko passe. Après, il faut juste prendre ses responsabilités et je conçois que ce soit moins confortable que de glisser un bulletin dans l'urne pour se donner bonne conscience: "ouf, il ne passera pas grâce à moi".

Anonyme a dit…

C'est vrai que manifester dans le 5 ème arrondissement et à la Sorbonne c'est un grand acte de protestation...

D. a dit…

Quelle vision étriquée de ce qu'est la politique... Il s'agit donc de voter et de manifester, voilà tout? Que celà est bien sage... Prague et Kiev ne nous ont elles pas données des leçons de révolutions de velours ou du moins de désobéissance pacifique? Et s'il faut transgresser, il y a une violence politque, un devoir de révolte. Serions nous aussi médriocres dans notre imagination que ce qu'Elisabeth Badinter constate hellas?

Quant aux procès d'intention et aux préjugés sociaux... Si vous saviez courageux anonyme que vous êtes... si vous saviez... Enfin non, vous n'avez pas à savoir, je ne considére pas que d'où je viens, et où je vis préjugent de la justesse de ma réflexion et des mes actes, contrairement à vous.

Anonyme a dit…

Mais, enfin, pourquoi voudriez-vous que Ségolène Royal change son programme et le remplace par celui de F.Bayrou, alors qu'elle a recueilli plus de suffrages que lui? Ce qui est inquiétant dans ce que vous dites, c'est que vous semblez vous moquer de la démocratie et de la notion de majorité.
Qu'auriez vous dit si en 2002, j'avais proclamé, "désolé, je ne voterai Chirac que s'il reprend le programme de Jospin à son compte, sinon, tant pis, et ce ne sera pas de ma faute si Le Pen est élu".
M.Bayrou a passé sa campagne à dénoncer M.Sarkozy, ses liens avec les médias, avec les puissances financières, etc... en précisant que de telles pratiques étaient préjudiciables à la démocratie. J'avais beaucoup de respect pour la démarche de Bayrou. Je n'ai pas voté pour lui pour les même raisons que vous n'avez pas envie de voter pour Royal, la confiance: Bayrou est trop marqué à droite pour moi pour croire complètement à son discours.
Bien m'en a pris apparement puisque il est incapable aujourd'hui d'appeler clairement pour le seul choix qui fait cohérence avec sa campagne. Il veut un gouvernement d'union? Avec qui pense-t-il avoir le plus de chance de le réaliser, Royal ou Sarkozy? Je sais bien qu'il aurait préférer le faire lui-même mais bon, il a perdu (pardon de le rappeler).
Pourquoi ne le fait-il pas? Deux propositions: 1) calcul électoral pour sauver son groupe parlementaire (tant que je ne me range pas officiellement derrière Royal, mes députés se font élire par l'UMP) - 2) Il ne peut pas, car il est et reste, malgré tout ce qu'il peut dire ou souhaiterait, fondamentalement de droite.

Alors cher Papageno, s'il vous plaît, faites-en autant, et décidez-vous car cette incertitude supérieure est insupportable. Soit vous vous opposez vraiment au monde selon Sarkozy et vous retroussez vos manches, vous votez Royal, et vous amenez votre parti à travailler avec le PS. Soit vous assumez, mieux que votre leader, que vous êtes de droite et vous votez Sarkozy.

Merci.

D. a dit…

Décidément, on me veut de droite en ce moment. Alors prenons les choses dans l'ordre.

Je pense que le vote n'est pas sacré, que ce n'est qu'une modalité politique, et qu'une majorité l'est encore moins, qu'il y a quelque chose au dessus de la volonté majoritaire, c'est la Raison. Je ne veux pas que Ségolène Royal échange son programme pour celui de François Bayrou, mais qu'elle prenne en compte des éléments du sien, bêtement d'un point de vue stratégique, si elle veut réunir autour d'elle les électeurs de gauche qui ne se sont pas reconnus en elle.

Comme je l'ai expliqué ailleurs dans ce blog, j'ai voté Chirac en 2002 et je le regrette, non pas pour ce qui s'est passé ensuite, mais parce que ce jour là j'ai fait un compromis avec ma consicence, et que la politique doit être une affaire de conscience sinon c'est de la soupe. En ce sens, pour moi c'est Arlette Laguiller qui avait raison en 2002.

Je trouve assez respectueux le fait que François Bayrou considère que les voix des personnes qui ont votées pour lui ne lui appartiennent pas, et je pense qu'il s'est assez clairement positionné contre Nicolas Sarkozy pour qu'on ne puisse pas douter de sa démarche. Ségolène Royal et les socialistes semblent considérer pour leur part que même des suffrages qui n'ont pas été exprimés en leur faveur au premier tour leur sont maintenant dus...

La seule chose que je dis, c'est que si le ps ne refléchit pas sur les raisons pour lesquelles les électeurs de gauche se sont plus reconnus dans le programme de Bayrou, que dans le celui de Royal, il va droit dans le mur.

Si vous m'avez bien lu, vous savez ce que je pense du ralliement des députés UDF à Sarkozy et l'attitude que j'aimerais que Bayrou ait à leur égard.

Maintenant, je considère aussi que le mieux est l'ennemi du bien. La rencontre entre Bayrou et Royal, malgré des divergences réelles, me pousse plus aujourd'hui qu'à l'heure ou j'ai écrit ce billet à voter pour elle au second tour. Mais encore une fois, mon vote ne lui est pas du, et il s'en faut de peu pour que je finisse par voter blanc. Le problème est que bien sur je m'oppose au monde de Nicolas Sarkozy, je ne vois pas quel est celui que me propose Ségolène Royal, et que la mode participative me révulse.

Je m'oppose au monde de Sarkozy, je le fais ici, je le fait en ne votant pas pour lui, et je le ferai encore, mais je me refuse à voter contre quelqu'un. Je veux un vote positif, pour un projet, et rassurez-vous, je ne désespère plus tant que ça de Ségolène Royal.

Quant à savoir si je suis à gauche à droite ou au centre... je vous répondrais comme je l'ai fait à Babar, mon origine politique est le radicalisme, et c'est ce radicalisme que je retrouve dans la campagne de Bayrou, mais aussi dans bon nombre d'élus du PS. Mais pas chez Royal.